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La tuberculose demeure, en effet, un vrai problème de santé publique, malgré une tendance à la régression. Selon les pronostics de l’OMS, d’ici l’année 2020, près d’un milliard de nouvelles infections, 200 millions de nouveaux cas de maladie et 70 millions de décès seront dénombrés si la lutte contre la tuberculose n’est pas renforcée.
Le Pr Abdelhrim Bahlaoui du service des maladies respiratoires au CHU Ibn Rochd, a expliqué à ce propos que le Maroc a enregistré près de 25.500 nouveaux cas en 2008, soit 82 nouveaux cas de tuberculose toutes formes confondues pour 100.000 habitants et 37,4 cas de tuberculose pulmonaire contagieuse pour 100.000 habitants.
La tuberculose pulmonaire à microscopie négative (TPMO) et la tuberculose extra-pulmonaire, y compris PI (TEP) représentent respectivement 46%, suivies de la tuberculose pulmonaire à microscopie négative et à culture négative (TPMOC0) avec 7% et la tuberculose pulmonaire à microscopie négative et à culture positive (TPMOC+) avec 1%.
Le Pr Bahlaoui a souligné que le genre masculin reste plus touché par cette maladie que le genre féminin. Les hommes infectés par la tuberculose pulmonaire représentent 70,4% contre 29.6% des femmes et 59% pour la tuberculose toutes formes confondues, contre 41% pour les femmes. Reste que la tuberculose, extra-pulmonaire touche plus les femmes (52%) que les hommes (48%). 64,2% de ces malades ont un âge entre 15 et 44 ans.
Concernant la cartographie de ce fléau, le Pr Bahlaoui a noté que quatre régions ont des taux élevés et comptent 50% du total des cas enregistrés, à savoir Casablanca avec 4700 cas en 2008, Tanger (3064), Rabat (2781) et le Gharb (1850).
La situation à Casablanca reste préoccupante. En 2008, on y a recensé 122 cas pour 100.000 habitants, soit 18% de l’ensemble des cas du Royaume (la moyenne nationale est de 81 cas pour 100.000 habitants). La préfecture de Ain Chok-Hay Hassani-Nouaceur compte 1055 cas dont 487 formes contagieuses et la préfecture de Casa-Anfa 633 cas dont 299 formes contagieuses. Le Pr Abdelkrim Bahlaoui, a indiqué que la situation reste alarmante dans la préfecture El Fida, vu l’indigence de la population de cette préfecture.
Si le Maroc s’est bien engagé dans la stratégie «Halte à la tuberculose» depuis 2006, le Pr Bahloui pense que l’objectif de cette stratégie, notamment, la réduction de 50% de la prévalence de la maladie en 2015 par rapport à 1990, semble loin et difficile à atteindre, vu le rythme de réduction de la maladie très lent, ne dépassant pas 2% à 3% par an selon les régions. Il a appelé, à cette occasion, à un engagement des pouvoirs publics à appliquer une politique globale, transversale et multisectorielle, la mise en œuvre des stratégies de l’OMS et une mobilisation de la société civile pour éradiquer ce fléau.