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Tout laisse à croire que les gens ont plutôt choisi l’après-midi pour aller accomplir leur devoir de vote relatif aux élections communales. C’est ce que nous avons constaté au niveau de plusieurs bureaux de vote situés à Ain Sebâa, Hay Mohammadi, Anfa, Mers Sultan et Ain Chock. Jusqu’à 14h, c’étaient les retraités, les femmes âgées et les jeunes accomplissant cet exercice démocratique pour la première fois affluant vers les bureaux de vote.
Content d’avoir atteint l’âge légal, A.B, 22 ans, étudiant à la Faculté de droit de Mohammedia et inscrit à Hay Mohammadi, n’a pas caché sa joie de prendre part à ces élections communales : «Comme chaque citoyen marocain, j’ai accompli ce devoir citoyen. Ayant le choix, j’ai jeté un bulletin vide car je considère qu’il n’y a pas de candidats crédibles au niveau de notre circonscription électorale ». N’empêche, a-t-il signalé, que les conditions de déroulement de ces élections sont transparentes.
Une jeune fille, H.B, n’est pas de son avis : «L’argent est distribué à flots. Pour garantir le vote pour un candidat donné, les intermédiaires paient 100DH à l’avance et exigent des électeurs de leur ramener la preuve matérielle, soit une photo prise par un portable, montrant clairement que le concerné avait bel et bien coché sur la bonne case. En contrepartie, l’électeur pourra espérer empocher un autre billet de 100DH».
A Mers Sultan, la même tendance a été constatée. Peu d’électeurs durant la matinée. Il faut admettre qu’avec la prière de vendredi et l’horaire continu, les gens préfèrent voter l’après-midi. Interrogé par Libé, un électeur, chef d’une PME spécialisée dans l’informatique, est peu optimiste: «Le jeu est déjà fait. Ce n’est qu’une pièce de théâtre mal orchestrée et qui dénote d’un manque d’imagination terrible de nos candidats. Même s’il est interdit par la loi, des candidats peu scrupuleux ont eu recours à l’argent sale pour obtenir le maximum de sièges dans les communes et municipalités. Or l’argent l’emporte encore sur les programmes et le débat franc et fructueux avec les citoyens. S’abstenir ne fera, cependant, qu’aggraver la situation en laissant le terrain libre aux marchands des élections». D’après d’autres électeurs de cette même circonscription électorale, il est indispensable de sévir contre les fraudeurs. Le ministère de l’Intérieur est d’ailleurs accusé d’observer une neutralité passive. C’est vrai que les gens sont dégoutés des conditions de déroulement des élections, n’empêche qu’on ne peut pas généraliser. Il y a des candidats intègres, honnêtes et soucieux de l’intérêt général. Malheureusement, les fraudeurs imposent leurs règles et faussent le jeu de la démocratie et des élections libres et transparentes.
Par ailleurs, si tout se déroulait normalement la matinée de ce vendredi 12 juin, certains candidats ont pété les plombs. C’est le cas notamment d’un candidat à Hay Moulay Rachid qui a proféré la menace de s’immoler par le feu si le procureur du Roi ne répondait pas à sa requête. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent. Le nombre de requêtes déposées auprès des tribunaux du Royaume dans différentes villes du Royaume est très révélateur.
En rapport avec le ministère de l’Intérieur, un communiqué rendu public via la MAP, il en ressort que le taux de participation aux élections communales de ce vendredi a dépassé à l’échelle nationale les 12% à midi. Le ministère précise que les opérations de vote pour l’élection des membres des conseils communaux, qui a débuté ce matin, se poursuivent dans des conditions normales sur tout le territoire national, à l’exception de quelques incidents mineurs qui n’ont pas affecté, d’une manière ou d’une autre, le déroulement du scrutin.
Le ministère fait état par ailleurs d’une “assez bonne” affluence aux bureaux de vote sur l’ensemble du territoire des électeurs et électrices. Le ministère rappelle que les bureaux de vote resteront ouverts jusqu’à 19H00.
Justifiant les raisons de cette situation, les chefs des bureaux de vote étaient quasiment unanimes à considérer que c’est normal vu que les gens travaillent et par conséquent ne sont libérés qu’à partir de l’après-midi: « C’est tout à fait normal et nous savons que les citoyens n’accomplissent leur devoir de vote qu’après la prière de vendredi », nous a affirmé un chef de bureau de vote à Sidi Moumen. La même remarque a été faite par un responsable d’un autre bureau situé à Derb Sâad: «Les électeurs travaillent et ne peuvent quitter leur bureau qu’à deux ou trois heures de l’expiration du délai légal de vote. Mais généralement, c’est à partir de 16h que les gens viennent en grand nombre pour voter ». A Derb Moulay Chérif, les électeurs étaient, toutefois, assez nombreux à accomplir leur devoir dès la matinée.
Les jeunes ne cachent pas leur amertume quant aux expériences précédentes et ne croient pas encore que le contexte a changé. Toutefois, ils expriment leur volonté de voter pourvu que les conditions soient requises. Cependant, ils disent vouloir prendre du recul pour constater le bon ou le mauvais déroulement de l’opération avant de prendre une décision à ce sujet: « Il reste encore des heures avant la fermeture des bureaux de vote. Au cas où nous ne constaterions pas d’irrégularités flagrantes, nous irons voter et nous savons parfaitement la personne qui mérite notre voix ». Pour ce groupe de jeunes, le retard dans l’accomplissement de vote n’est qu’une « tactique » pour s’assurer du bon déroulement des élections communales 2009. D’autres, par contre, donnent l’impression de n’accorder aucun intérêt à ce processus.
De toute façon et d’après les déclarations recueillies auprès des citoyens dans les ruelles et dans les grands boulevards de la capitale économique ainsi qu’auprès des différents bureaux de vote installés pour l’occasion, c’est à partir de 16 h que vont effectivement commencer les élections. D’ailleurs, les bureaux de vote s’attendent à un flux considérable des citoyens qui devaient se présenter pour accomplir leur devoir citoyen.