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Mais comment en est-on arrivé à une telle situation ? Pour les étudiants grévistes, c’est du côté du doyen de la Faculté de droit relevant de l’Université Mohammed Ier d’Oujda qu’il faut chercher. Selon eux, c’est lui qui a mis le feu aux poudres à un moment où les étudiants et l’administration étaient sur le point de conclure un accord. « Tout a commencé il y a quatre semaines quand les étudiants ont décidé de boycotter les épreuves d’accès au cycle du master et d’observer un sit-in pour protester contre ce qu’ils qualifient de pratiques clientélistes qui entachent l’accès à ce cycle », nous a indiqué une source sous le couvert de l’anonymat avant de poursuivre : « Pourtant, ils n’ont pas coupé les ponts avec l’administration puisque des négociations étaient en cours et qu’elles avaient abouti vendredi dernier. En effet, près de 99% des revendications des étudiants ont été acceptées et un seul point de désaccord est demeuré. Il était prévu de le remettre sur la table des négociations lundi 22 décembre. Mais, en cette journée, les étudiants ont été surpris par l’entrée en nombre des éléments des forces de l’ordre dans l’enceinte universitaire, ce qui a suscité la colère des grévistes ». Même son de cloche d’une autre source qui ne semble pas mâcher ses mots. « La mauvaise foi du doyen est palpable. Le fait qu’il ait demandé samedi à la présidence de l’Université Mohammed Ier de solliciter l’intervention de la police alors qu’un accord était sur le point d’être finalisé atteste bien de sa mauvaise foi », nous a-t-elle déclaré.
Du côté de l’administration de la Faculté de droit, c’est le silence total. Contacté par Libé à plusieurs reprises, son téléphone est resté aux abonnés absents. Certaines sources non officielles proches de l’administration nous ont néanmoins confié qu’il s’agit bien de fausses accusations de la part des étudiants fauteurs de troubles qui ont empêché l'accès à certains cours de master et qu’il a fallu faire intervenir les forces de l’ordre pour rétablir le calme.
Qui dit vrai, qui dit faux ? Difficile de trancher. Pourtant, l’incident du campus universitaire d’Oujda suscite plusieurs questions : d’abord, l’absence incompréhensible du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de la Formation des cadres. Plusieurs étudiants se demandent pourquoi le département de Lahcen Daoudi n’a pas jugé urgent de dépêcher sur place une commission d’enquête d’autant plus qu’il s’agit d’accusations graves de favoritisme et de clientélisme. Ensuite, l’intervention disproportionnée des forces de l’ordre parait injustifiable au regard de l’importance du problème. Nombreux sont les étudiants grévistes qui s’interrogent sur l’utilité d’avoir usé de la force et de gaz lacrymogènes pour les disperser alors qu’ils manifestaient pacifiquement.
Des questions qui interpellent également avec acuité les ministères de l’Intérieur et de l’Enseignement supérieur et qui mettent à l’index leurs responsabilités dans ce qui est advenu.