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En effet, à en croire les principaux indicateurs du Haut-commissariat au plan relatifs à la situation du marché du travail au troisième trimestre de l’année 2015, deux désastres sont à mettre au passif de Benkirane et de son team. Primo, le chômage s’est accru de 66.000 personnes dont 52.000 en milieu urbain, portant son volume global à 1.206.000 personnes au niveau national (contre 1.140.000 en 2014 soit un accroissement de 5,8%) et secundo, le taux de sous-emploi, s’est accru de 0,7 point, passant de 10,6% à 11,3% au niveau national (de 1.146.000 à 1.214.000 personnes entre les deux périodes).
C’est dire que la barre du chômage frise les 1,5 millions d’individus en comptant les personnes sans travail ou disposant d’emplois précaires ainsi que ceux qui sont présentés par le HCP comme travaillant sans rémunération aucune, et ce au moment même où la population en âge d’activité s’est accrue de 1,5% et que le phénomène de sous-emploi est plus répandu, aussi bien en milieu urbain que rural !
Ainsi, les services du HCP dressent un constat accablant de la situation en dévoilant, de fil en aiguille, que, d’une part, le taux de chômage est passé, de 9,6% à 10,1% au niveau national (14,5% à 15,1% en milieu urbain et de 4,1% à 4,3% dans le rural) et de l’autre, que le taux d’emploi a reculé de 0,5 point au niveau national, passant de 43,6% à 43,1% (soit dans l’urbain de 35,8% à 35,3% et de 55,7% à 55,5% dans le rural).
Même sentiment de flottement pour certains secteurs, à l’instar de celui de l’«agriculture, forêt et pêche» qui a connu entre les troisièmes trimestres de 2014 et de 2015, la perte de 27.000 postes d’emploi, représentant ainsi une baisse de 0,6% du volume global du secteur.
Et ce n’est pas tout. D’après les principales indications du HCP sur la qualité de l’emploi, le tableau est plutôt morose. Ainsi, il ressort de l’analyse des données relatives au troisième trimestre de 2015 que 61,5% des actifs occupés sont sans diplômes, 27,3% ont un diplôme de niveau moyen et 11,2% un diplôme de niveau supérieur.
Selon le secteur d’activité, la part des actifs occupés mais qui n’ont aucun diplôme est passée de 42,1% dans les services à 52,3% dans l'industrie et à 63,7% dans les BTP pour atteindre 84,1% dans l'«agriculture, forêt et pêche».
De même, la même source relève que le sous-emploi affecte 10,3% des actifs occupés avec quelques disparités entre secteurs d'activité (- 17,7% dans le secteur des BTP ; - 11,2% au niveau de l'agriculture, forêt et pêche; - 10,6% dans les services et - 8,8% au niveau du secteur de l'industrie y compris l’artisanat). Pis encore, le même document attire l’attention sur le fait que près de deux salariés sur trois (62,6%) ne bénéficient pas de contrats de travail. Cette proportion atteint 90,5% dans le secteur des BTP. Et de soulever, par ailleurs, que l'emploi non rémunéré représente 21,2% au niveau national et 39,1% en milieu rural et que 10,3% des actifs occupés sont occasionnels ou saisonniers.
Autres bémols, près de huit actifs occupés sur dix (79,8%) ne bénéficient pas de couverture médicale (94,5% en milieu rural et 65,1% en milieu urbain) et 70% des sous-employés pâtissent d’un sous-emploi lié à l’insuffisance du revenu du travail ou à l’inadéquation entre la formation et l’emploi.
L’enquête fait savoir également qu’au Royaume, 23,4% de l’ensemble des actifs occupés et 34% de ceux exerçant dans le secteur des BTP ont exprimé le désir de changer d’emploi. Et de noter que les raisons évoquées portent principalement sur la recherche d'une meilleure rémunération pour 69,3%, de conditions de travail plus favorables pour 11,9%, d’un emploi stable pour 8% et d’un emploi plus adéquat à la formation reçue pour 5,3%.
Pavé dans la mare, le Maroc fait désormais mauvaise mine avec les hausses consécutives du chômage. Pour inverser cette terrible tendance et que le pays redevienne prospère et réduise ses déficits, l’actuel Exécutif se doit de mettre en place les outils idoines au lieu de sa chimérique stratégie qui tarde à voir le jour. Et quid également du PLF 2016 qui nourrit l’ambition de créer près de 26.000 postes, dont la majorité au titre des remplacements des départs à la retraite ? L'histoire retiendra donc que sous l’ère de Benkirane, la situation de l’emploi n’a fait qu’empirer et le chômage augmenter dans des proportions catastrophiques.