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Confronté aux appétits de ses alliés mais aussi à l'étrange neutralisation de rapports de force par des secrétaires généraux de la majorité à l'intérieur même de leurs familles politiques, le leader islamiste (presque) au pouvoir ne veut pas que son expérience soit victime de calculs politiciens étroits. «Abdelilah Benkirane veut un gouvernement fort, composé de compétences réelles et efficaces. Le PJD sait qu'il y a des défis énormes à relever, des attentes nombreuses à satisfaire. Tout cela ne peut être possible que si les ministres proposés sont performants. Visiblement certains de ceux qu'on lui suggère ne sont pas vraiment des calibres. Ils sont là juste pour des raisons internes au parti qui les propose, un parti soumis à des groupes de pression», soutient un cacique de la majorité. «Comment voulez-vous que toute l'équipe de joueurs soit forte si les défenseurs sont à la base faibles?» se demande, perfide, cette figure d'un parti appartenant à la majorité.
Selon nos informations, ce sont les partis de l'Istiqlal et du Mouvement populaire qui donneraient du fil à retordre au chef de gouvernement désigné. Certains profils présentés par Abbas El Fassi et Mohand Laenser obéiraient plus à des calculs partisans étroits qu'à des critères de performance.
A l'Istiqlal, «un Maroc profond et un Maroc ministrable»
Et dans les rangs de l'Istiqlal justement, la colère gronde. Les candidats à la ministrabilité inscrits sur la liste du leader istiqlalien, auquel le comité exécutif a donné carte blanche dans les négociations avec Benkirane ainsi que pour le choix des ministres, ne répondraient ni aux critères de la compétence ni à ceux du militantisme au long cours au sein du plus vieux parti marocain. «Clientélisme, régionalisme, favoritisme : ce sont les seuls critères qui correspondent aux choix opérés par A. El Fassi.
Le Maroc profond n'est bon que pour se battre dans l'arène électorale et décrocher les sièges au Parlement, ce même Maroc profond qui a rendu possibles les bons scores électoraux de l'Istiqlal. Sauf que ce sont les autres qui récoltent les fruits de tout cela», martèle un Istiqlalien très en colère.
Et pour échapper à toute séance d'explication avec ses pairs de l'instance exécutive de l'Istiqlal, Abbas El Fassi a tout bonnement annulé la réunion du comité exécutif mercredi 21 décembre. Du jamais vu de mémoire d'Istiqlalien pur et dur. «Cela fait 10 ans que je fais partie du comité exécutif et je n'ai jamais assisté à une annulation de réunion de cette instance. Et en plus, le Secrétaire général avait bien sûr pris la précaution d'éteindre son téléphone portable!», s'exclame ce dirigeant de l'Istiqlal.
Blocages sur les noms mais aussi sur la répartition des secteurs gouvernementaux. Les exigences des uns et des autres, partenaires au sein de la majorité, sont grandes. L'Istiqlal tient par exemple au commerce et à l’industrie ou encore à l'équipement. Le Mouvement populaire compte bien être, entre autres, aux commandes de l'intérieur. Et le PPS s'accroche notamment aux affaires étrangères et la santé. «Il faut dire aussi que le PJD s'est montré particulièrement gourmand en déclarant vouloir tous les portefeuilles porteurs de résultats sur le terrain», déclare un dirigeant de la majorité.
Résultat, il va falloir trancher, départager, arbitrer. La mission s'annonce douloureuse. Benkirane s'est probablement rendu compte qu'il a entonné trop vite et trop tôt le refrain d'une majorité chantant d'une même voix. Le chef de gouvernement a également compris les limites de l'approche participative consistant à rencontrer ensemble les leaders de la majorité pour négocier la composition du gouvernement. «Des rencontres bilatérales vont probablement être organisées. Les négociations vont être plus pointues pour la répartition des secteurs. C'est toujours difficile de le faire à quatre surtout si des concessions sont demandées», conclut un responsable politique issu des rangs de la majorité.