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A l’intérieur du palace casablancais, un mouvement inhabituel. Une armada d’agents de sécurité et des hôtesses ont envahi les couloirs menant vers la grande salle. Les « men en black » scrutent le moindre mouvement et dévisagent les convives avec indifférence, la plupart d’entre eux étant des universitaires, des politiciens, des étudiants invités par l’Université internationale de Casablanca (UIC).
Dans la salle, déjà remplie, tout a été minutieusement préparé. Aux premiers rangs, des invités tirés sur le volet ont pris place. Parmi eux, il y a Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Samuel Kaplan, ambassadeur des Etats-Unis au Maroc, Mohamed Boussaid, wali du Grand Casablanca, Mohamed Sajid, maire de la ville, ainsi que le magnat du secteur bancaire nationale, Othmane Benjelloun, Larbi El Messari, ancien ministre de l’Information et Serge Berdugo, ex-ministre du Tourisme. Les étudiants, assez nombreux, ont été placés juste derrière eux. Quant aux journalistes, reporters-photographes et autres cameramen, ils ont été soigneusement parqués au dernier rang.
Il est 11H40. L’ex-président américain fait son entrée sous des applaudissements retentissants. Les centaines d’invités n’ont pas hésité à ovationner l’ex-locataire de la Maison Blanche. Samuel Kaplan a mené la stand ovation de main de maître.
Sur l’estrade, l’ex-président a l’air détendu et en forme. Habillé en costume-cravate, l’homme ne semble pas avoir perdu de son charme et de son aura. Sa magie sur le public est intacte. Mais Clinton a pris de l’âge comme en témoignent les nombreux plis au cou qu’il a soigneusement cachés par le haut col de sa chemise.
En guise d'introduction, il a évoqué les inégalités dans le monde, «notamment aux Etats-Unis où, durant les 10 dernières années, 90% des gains ont été distribués à 10% de la population,», a-t-il souligné avant de se pencher sur le cas du Maroc en mettant en avant le processus de démocratisation engagé et le développement tous azimuts que connaît le Royaume.
Clinton a ajouté également être convaincu que le Maroc peut jouer un rôle important pour l’avenir de cette région en rappelant sa diversité culturelle et sa liberté de culte dont la rénovation de la Synagogue de Slat Fassiyine en médina de Fès est un exemple vivant. Clinton a, d’ailleurs, qualifié cette rénovation de «geste éloquent qui prouve que les Marocains sont profondément imprégnés des valeurs de coexistence, de tolérance et de concorde entre les différentes composantes de la société.»
Pour lui, le pays est en train de prendre des décisions pour un futur commun avec une meilleure répartition des richesses et une responsabilité partagée.
Le conférencier a saisi également l’occasion pour parler de la responsabilité sociale, de la promotion des jeunes leaders et de l'accès à l'enseignement supérieur.
Bref, il a parlé de tout et de rien. Mais peu importent les propos qu’il a tenus. L’art et la manière avec lesquels Bill Clinton communique ses pensées semblent avoir fait leur effet sur l’assistance. Un silence religieux a régné dans la salle tout au long des 30 minutes de son intervention. Les regards n’ont pas quitté un seul instant celui qui a, depuis son départ de la Maison-Blanche, mis à profit son expérience pour donner des conférences partout dans le monde. Des conférences qui semblent rapporter gros puisqu’en 2010, le 42ème président des Etats-Unis a engrangé 10,7 millions de dollars pour 52 interventions, soit la bagatelle de 200.000 dollars par prise de parole.
Aujourd’hui, Bill Clinton est le premier de sa classe dans le club des conférenciers les mieux payés au monde. Ainsi en 10 ans, il s’est vu attribuer 75,6 millions de dollars devançant ainsi Nicolas Sarkozy, ancien président de la République française avec 250.000 euros pour 45 minutes, Tony Blair, ex-Premier ministre britannique avec 200.000 euros par conférence, Gherard Schröder, ancien chancelier allemand avec 50.000 euros, Lance Armstrong, ancien coureur cycliste avec 200.000 dollars, Garry Kasparov, ancien champion du monde d'échecs avec 60.000 dollars par conférence, Al Gore, ancien vice-président des Etats-Unis et prix Nobel de la paix 2007 avec 150.000 dollars par conférence, Mikhaïl Gorbachev, dernier président de l'Union Soviétique avec 60.000 euros, Pervez Musharraf, ancien président du Pakistan avec 150.000 dollars et Muhammad Yunus, économiste et prix Nobel de la paix 2006 avec 125.000 dollars.
Trouvera-t-on donc meilleur conférencier pour prêcher aux étudiants les secrets de la réussite que Bill Clinton lui-même ?