Dans la continuité de sa saison éblouissante chez les Merengue où il a inscrit 21 buts en championnat (33 toutes compétitions confondues), son nouveau record, l'ex-Lyonnais regardera en Ukraine et en Pologne les yeux dans les yeux les autres buteurs attendus, son coéquipier portugais Ronaldo, le canonnier néerlandais d'Arsenal Van Persie, ou l'Allemand du Bayern Gomez.
"Pour moi, un joueur doit avoir cet objectif d'être le meilleur joueur du monde à un moment. J'y pense souvent, et je travaille pour essayer de l'avoir", a reconnu mardi l'attaquant, sans que personne ne puisse y déceler réellement l'ombre d'une prétention malvenue.
En équipe de France, le temps des Zidane, Vieira, Thuram et consorts est plus loin que jamais et, dans le vivier national, seul Benzema peut aujourd'hui se prévaloir d'une étiquette de joueur de classe internationale.
Au meilleur de sa forme, Ribéry pourrait bien lui contester ce statut mais depuis des mois, sa belle tenue du Bayern s'éffiloche dès qu'il enfile le maillot bleu.
Etonnante métamorphose que celle de Benzema, enfant prodige dans son cocon lyonnais qui, d'affaire de moeurs où son nom était cité en déclarations maladroites, semblait s'être éloigné du football lors d'une première saison délicate à Madrid.
"Certains étaient plus ou moins sceptiques, a d'ailleurs rappelé jeudi son sélectionneur Laurent Blanc. Nous on y croyait beaucoup parce que le joueur est très talentueux. Physiquement, ce n'est plus le même joueur. Il a pris conscience que jouer dans un club comme le Real Madrid, ça demandait un certain travail sur et en dehors du terrain pour pouvoir exploiter son talent".
Benzema a éteint Higuain
Effectivement, les Bleus peuvent remercier Mourinho, son entraîneur au Real, qui a su transformer jour après jour l'attaquant de 24 ans.
Avec le Portugais, qui n'a jamais cessé de le piquer au vif, le comparant même à un "chat de chasse", Benzema a délaissé ses habits de jeune talent indolent pour devenir un vrai professionnel capable de s'imposer dans la jungle du vestiaire madrilène.
Buteur pour sa première sélection en 2007 contre l'Autriche, Benzema est revenu d'une traversée du désert symbolisée par son absence assourdissante lors du Mondial-2010 sous Domenech.
Alors dans le trou à l'issue d'une saison à 9 petits buts en 33 matches pour sa découverte de la Liga, le Madrilène n'avait même pas été appelé dans une liste élargie par le sélectionneur d'alors, probablement mécontent de son attitude deux ans plus tôt lors d'un Euro catastrophique.
Avec Blanc, +Benz'+ a trouvé un cadre propice à son épanouissement en équipe de France, au point d'inscrire cinq buts en 15 matches sous son mandat. Ce qui en fait aujourd'hui le meilleur réalisateur du groupe France avec 13 buts en 42 sélections.
La main tendue par le sélectionneur a même permis au joueur d'entrevoir sa renaissance en club à un moment où elle ne paraissait pas encore évidente.
A tel point qu'après 58 buts en 100 matches lors des deux dernières saisons, dont 13 en 19 matches de C1, l'ex-Lyonnais, arrivé en Espagne en 2009, a même éteint la concurrence avec l'Argentin Higuain, désormais tenté par un départ.
Indispensable aux Bleus depuis deux saisons, Benzema vit désormais la même chose en club et quand il y a un match important, c'est à lui que Mourinho fait appel pour évoluer aux côtés de Ronaldo.