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Si le PJD a réuni samedi son secrétariat général pour décider de la réunion d’un conseil national extraordinaire, une première rencontre informelle a déjà réuni les trois leaders de la majorité, Abdelilah Benkirane, Nabil Benabdallah et Mohand Laenser, selon les informations dont nous disposons, les trois alliés de la coalition décideront ensemble et d’un commun accord du sort de la majorité. Les trois secrétaires généraux des partis composant ce qui reste de la majorité doivent se retrouver de nouveau en début de semaine pour de nouvelles consultations. « Il faut savoir que le PJD ne fait pas cavalier seul dans cette affaire. En tant qu’alliés, nous sommes tout autant concernés que le parti majoritaire », confie une figure de la coalition encore en place.Selon une source proche de la majorité, le PJD ne sera pas seul à convoquer son conseil national. Le PPS et le MP s’apprêteraient eux aussi à consulter leurs instances décisionnelles. Deux questions sont, on le sait, à l’ordre du jour. Faut-il intégrer le RNI à la majorité ? Ou faut-il aller à des élections anticipées pour que soit résolue la crise d’une majorité désormais orpheline de l’Istiqlal. « Toute décision prise relative au proche avenir du gouvernement se fera dans le cadre d’une majorité à trois », assure ce ministre en vue.
Au secrétariat général du PJD qui a tenu réunion samedi 13 juillet sous la présidence d’Abdelilah Benkirane, décision a été prise de convoquer le conseil national du parti, seule instance habilitée à décider de la marche à suivre après que le plus vieux parti marocain ait claqué la porte de la coalition. Le conseil national du parti de la lampe devrait être en principe convoqué samedi prochain. Ce qui ne devrait pas empêcher le chef de la majorité d’ouvrir des consultations avec les principaux partis représentés au Parlement-hormis ceux appartenant d’ores et déjà à la majorité- pour les informer de « la situation politique ». Une sorte de premier tour de table qui aura lieu cette semaine pour prendre le pouls des uns et des autres et, surtout, faire comprendre au Rassemblement national des indépendants qu’il n’est pas la seule alternative possible. Dans ce round, Abdelilah Benkirane rencontrera-t-il les autres partis appartenant à l’opposition notamment l’USFP, le PAM et l’UC ? C’est toute la question qui se pose sachant que les deux premiers ont déjà fait savoir que leur place était toujours sur les bancs de l’opposition et qu’il n’était pas question de la changer. Le président du conseil national du PAM est même allé encore plus loin en déclarant que son parti « est totalement prêt pour cette échéance électorale si le chef du gouvernement et son équipe sont convaincus que la convocation d’élections anticipées demeure la seule issue pour sortir de cette crise». Ceux du PJD continuent eux d’assurer leur volonté de prendre langue avec toutes les formations politiques formant l’opposition. « Y compris le PAM », a déclaré le SG adjoint du PJD, Slimane Amrani à un journal électronique de langue arabe. Les Istiqlaliens ne seront pas associés à ces prises de contact. Une ligne rouge que ni le PJD ni le PPS ne veulent franchir.
La participation au gouvernement du Rassemblement national des indépendants reste l’option « la plus sérieuse », aux yeux des partenaires de la majorité mais aussi des « colombes » islamistes. « C’est le RNI qui fait figure de sérieux candidat pour compléter la majorité parlementaire. Le 2ème scénario est celui de l’organisation d’élections anticipées après la dissolution du Parlement » a déclaré en fin de semaine passée Abdelali Hamieddine, membre du Secrétariat général du PJD dans une interview accordée à nos confrères du « Soir ».
Mais attention, préviennent ses principaux alliés de la coalition, le chef de gouvernement ne veut surtout pas se mettre la pression. « Le gouvernement fonctionne », affirme-t-il haut et fort. Pas question non plus que le RNI place la barre de sa participation « plus qu’il ne faut ». « Mezouar et les siens ne doivent pas avoir le ventre plus gros que les yeux. Ils ne pourront négocier que ce qui est négociable », commente-t-on dans le camp des Islamistes.
Si Benkirane et ses alliés veulent prendre le temps des tractations tout en agitant le chiffon rouge des élections anticipées –qui visiblement ne font peur à personne- la présence de Mohamed El Ouafa, le ministre istiqlalien de l’Education nationale qui a refusé de démissionner du gouvernement jette un sérieux discrédit sur le fonctionnement démocratique des institutions. Le chef de gouvernement qui n’en finit pas de plaider pour une application saine de la constitution, un fonctionnement démocratique des institutions et une éthique politique semble pourtant s’accommoder de la présence encombrante de ce ministre dont le dossier a été transmis au conseil disciplinaire de l’Istiqlal. « M. El Ouafa n’est pas concerné par ces démissions » a en effet déclaré Abdelilah Benkirane à un journal de la place. Les ouailles de Benkirane sont loin d’être du même avis que lui. « El Ouafa aurait du se conformer à la décision de son Parti. Il s’agit d’un principe éthique et politique pour chaque ministre de respecter les choix de sa formation » fait valoir Abdelali Hamiddine.
Karim Ghellab, le président istiqlalien de la Chambre des députés, est lui aussi interpellé sur le front de l’éthique, une denrée de plus en plus rare en politique. Candidat de la majorité-son poste faisait partie des propositions faites à l’Istiqlal pour qu’il rejoigne la majorité- et élu au perchoir pour une durée de deux ans et demi, son mandat court jusqu’en avril prochain. Les partenaires de la majorité crient au loup. « Ghellab doit démissionner de son poste de président. Son parti est aujourd’hui dans l’opposition. Ethiquement, il ne peut plus remplir cette fonction ».
Vendredi 12 juillet, Al Alam et l’Opinion, les journaux édités par l’Istiqlal, ont répondu à leur manière à ces appels à la démission. « Non Karim Ghellab ne quittera pas ses fonctions présidentielles. Il a été élu pour un mandat qu’il terminera ».