-
Annulation des accords Maroc-UE: Dépassée et sans impact la décision de la CJUE
-
L’USFP réitère sa position constante de soutien au droit du peuple palestinien à l’établissement de son Etat indépendant et appelle à la protection de l’intégrité territoriale du Liban
-
Le chef du gouvernement représente SM le Roi au XIXème Sommet de la Francophonie
-
Le Groupe des amis du multilatéralisme se réunit à Stockholm pour repenser l'avenir de la coopération internationale
-
Ahmed Lahlimi Alami fait le point sur le RGPH 2024
« Il s’agit d’un procès purement administratif et non pénal. Le secrétaire général du PJD n’a pas été poursuivi pour injures et diffamations », nous a expliqué Allal Basraoui, avocat, tout en précisant que ce verdict était attendu dans la mesure où Benkirane n’avait pas cité nommément l’un des leaders du parti mais le PAM en tant que formation politique. Selon certains médias, le leader islamiste a poussé le bouchon trop loin, en déclarant que le PAM avait des accointances avec des milieux de la drogue et qu’il était financé par le trafic de ce produit illicite. Cette accusation grave déjà lancée par le passé a connu un regain d’intensité du fait que Benkirane a changé de ton en accusant ses adversaires politiques de faire dans des drogues dures, ce qui donne une autre portée à son discours. Dans ce sens, il fait allusion à un trafic aux ramifications internationales qu’il avait évoqué par le passé en nommant explicitement Illias El Omary, le numéro 2 du PAM, qui a déclaré avoir saisi la justice en raison de la dangerosité de tels propos.
Cette décision du tribunal d’Agadir pourra-t-elle mettre fin à ce bras de fer? Absolument pas, puisqu’une autre plainte est en cours au tribunal de première instance. Elle a été déposée par Mohammed Ziane, avocat et coordinateur national du Parti marocain libéral (PML). Celui-ci exige l’ouverture d’une enquête sur les déclarations de Hamid Chabat et Abdelilah Benkirane à propos des financements du PAM. Un juge d’instruction a été désigné pour auditionner respectivement Abdelilah Benkirane, Abdellah Bouanou et Aziz Rebbah du PJD concernant de telles accusations. « Ce procès risquerait de ne pas aboutir puisqu’il faudrait suivre une procédure spéciale », nous a précisé Me. Allal Basraoui, tout en estimant que ce dossier portant sur des accusations de recourir à l’argent de la drogue lors des élections a été et restera un sujet de polémique récurrente. « Il s’agit en réalité d’un conflit purement politicien et non juridique. Les parties concernées ne souhaitent aucunement que cette rivalité dépasse le cadre politique même si elles menacent de temps à autre de recourir à la justice», a-t-il souligné. Et de poursuivre : « Ces accusations font partie d’une violence verbale de plus en plus manifeste sur la scène politique nationale. Pire, nous assistons à une exacerbation de cette violence. Une tendance qui n’augure rien de bon puisque les expériences d’autres pays sombrant actuellement dans des conflits et le chaos ont vécu ce genre de violences verbales avant de se transformer en violences physiques ».
Pourtant, que ce conflit soit politique ou juridique, il faut garder en tête que lesdites accusations ont été proférées par le chef du gouvernement lui-même et dont le statut lui interdit tout dérapage verbal. Le chef de l’Exécutif dispose au sein du gouvernement d’un ministre de la Justice qui joue également le rôle de chef du parquet chargé de veiller à l’application de la loi et de conduire l’action pénale au nom des intérêts de la société. « Benkirane et son ministre de la Justice pensent que ce sujet mérite une réponse politique plutôt que juridique. Mustapha Ramid n’entend surtout pas ouvrir cette brèche de crainte de voir son bureau submergé par ce genre de dossier », nous a indiqué notre source. Une telle position n’œuvre guère pour l’édification de l’Etat de droit et de la transition démocratique.