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En fait, la nouvelle structuration du gouvernement Benkirane II a provoqué une bataille ministérielle dont la majorité, tout juste constituée, n’avait pas vraiment besoin.
L’exemple le plus éloquent concerne deux leaders qui se partagent le même département. Ou presque. Nabil Benabdallah, le patron du PPS et ministre de l’Habitat et de la Politique de la ville, a perdu à la faveur du remaniement, l’urbanisme tombé dans l’escarcelle de l’ancien ministre de l’Intérieur et SG du Mouvement populaire, Mohand Laenser, également détenteur de l’Aménagement du territoire. Pour nombre d’observateurs, il s’agit là d’un véritable recul en termes de gouvernance. Sous le gouvernement d’alternance que dirigeait le socialiste Abderrahmane Youssoufi, le regroupement et l’uniformisation de ce département (habitat, urbanisme, aménagement du territoire) ont fait figure de grande bataille au même titre que la démocratie et les droits humains. On s’en souvient, l’urbanisme était alors détenu par le ministère tentaculaire de l’Intérieur. Mohamed El Yazghi en fera un ministère éminemment politique. Avec le dernier remaniement du cabinet Benkirane, l’heure est à l’éparpillement. Le long combat mené par les démocrates pour l’uniformisation du département de l’habitat et de l’urbanisme est parti en fumée.« Dans cette affaire, Benkirane a déshabillé St Pierre pour habiller St Paul. La politique de la ville et l’habitat sont privés d’un outil essentiel, l’urbanisme. Quelle que soit la séparation au rasoir qui sera opérée dans les prérogatives des ministères de Benbadallah et Laenser, des problèmes vont immanquablement se poser et opposer les deux hommes», fait remarquer ce cadre du ministère de l’Habitat avant de faire remarquer que « ce département fait les frais de considérations purement politiciennes ».
Ce promoteur immobilier de la place attend avec la plus grande attention la suite des événements. Il y a quelques semaines, le ministre de l’Habitat qui était encore celui de l’Urbanisme a mis en place, d’un commun accord avec les promoteurs, un programme de 20.000 logements destinés aux couches moyennes au prix de 7200 DH le m2. Ce programme avait ouvert la porte à l’éventualité de dérogations au niveau de la hauteur. «Une telle question se traite au niveau de l’urbanisme. M. Laenser suivra-t-il une décision prise par M. Benabdallah ? » se demande notre interlocuteur s’inquiétant déjà des lourdeurs administratives qui pointent à l’horizon.
Autre gros dossier litigieux, le fonds de solidarité de 2 milliards de DH dont jouit le ministère de l’Habitat. Le nouveau ministre de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire entend en être co-ordonnateur.
Autre bataille en perspective, celle du social que se disputent deux ministres, l’islamiste Basssima Haqqaoui et le PPS Abdeslam Seddiki. Le nouveau ministre de l’Emploi est également en charge des affaires sociales. Ce qui signifie que le successeur d’Abdelouahad Souhail a sous sa tutelle l’Entraide nationale et l’Agence du développement social en plus du fait qu’il devient l’interlocuteur privilégié des associations oeuvrant dans le social. Ministre de la Solidarité, de la Femme et de la Famille, Bassima Haqqaoui est également responsable du développement social. Et elle n’a pas l’intention de se laisser marcher sur ses platebandes. Du côté du ministère de l’Emploi et des Affaires sociales, on affiche une sérénité à toute épreuve : ce sont les prérogatives qui existaient auparavant, c'est-à-dire lorsque le département de l’emploi était aussi celui des affaires sociales, qui doivent revenir au ministre Seddiki.
Les décrets des attributions des ministres ne sont toujours pas prêts alors que le gouvernement a été nommé il y a près de trois semaines. A l’évidence, Abdelilah Benkirane a bien du mal à trancher et à faire des arbitrages qui s’annoncent d’ores et déjà douloureux.