Belgique et Syrie au coeur de l'enquête sur les attentats de Paris

Cinq kamikazes identifiés et un suspect en fuite


Mercredi 18 Novembre 2015

L'enquête sur les tueries de vendredi soir, qui ont fait 129 morts à Paris, progresse: cinq kamikazes sont identifiés et deux personnes mises en examen en Belgique pour "attentat terroriste". Mais l'un des principaux suspects est toujours en fuite.
Sur sept kamikazes morts vendredi, cinq ont été identifiés.
Parmi les trois du Stade de France, Bilal Hadfi, un Français de 20 ans résidant en Belgique. Un passeport syrien au nom d'Ahmad Al Mohammad, 25 ans, né en Syrie, a été retrouvé près du corps d'un autre kamikaze.
Dans l'équipe du Bataclan, parmi les trois assaillants morts, Samy Amimour, 28 ans, originaire de banlieue parisienne. L'homme était déjà mis en examen dans un dossier terroriste, après un projet de départ au Yémen. Son contrôle judiciaire, avec obligation de pointage et remise de son passeport, ne l'a pas empêché de partir en Syrie en 2013. Comment, visé par un mandat d'arrêt international, a-t-il pu revenir en France sans éveiller de soupçons? Trois de ses proches sont interrogés en garde à vue. Un autre membre de ce commando, un Français de 29 ans, Omar Ismaïl Mostefaï, a été identifié. Six membres de son entourage étaient aussi toujours en garde à vue lundi soir.
Brahim Abdeslam, 31 ans, Français résidant en Belgique, s'est fait sauter dans un restaurant du boulevard Voltaire, faisant des blessés mais aucun mort. Les enquêteurs pensent qu'il venait de participer aux tueries contre des terrasses de restaurants avec son frère, Salah, désormais activement recherché.
Les attentats de Paris "ont été préparés et organisés en Belgique", a assuré François Hollande.
L'enquête se concentre donc sur Salah Abdeslam, 26 ans. Visé par un mandat d'arrêt international, il n'a pas encore été interpellé malgré une importante opération de police lundi dans la commune bruxelloise de Molenbeek. Un troisième frère, Mohamed, placé en garde à vue dimanche, a été relâché. A sa sortie, il a assuré ne pas savoir où se trouvait son frère. Molenbeek, où ont séjourné plusieurs suspects, est considérée comme une plaque tournante des jihadistes en Europe.
Deux hommes ont été mis en examen lundi en Belgique pour "attentat terroriste" et écroués. Ils avaient été contrôlés samedi matin à Cambrai, près de la frontière belge, dans un véhicule où se trouvait probablement Salah Abdeslam. Pour le président Hollande, ces actes "ont été décidés et planifiés en Syrie".
Samy Amimour y avait séjourné. Omar Mostefaï, fiché pour radicalisation en 2010, y a très vraisemblablement été entre 2013 et 2014. Le même soupçon pèse sur Bilal Hadfi et sur deux frères Abdeslam, Salah et Brahim. En sont-ils revenus avec des instructions?
Quant au passeport syrien au nom d'Ahmad Al Mohammad retrouvé près d'un kamikaze, son authenticité reste à vérifier. Seule certitude, l'homme avait été contrôlé pas les autorités grecques début octobre, selon ses empreintes digitales. Sa trace avait été perdue en Croatie.
Les enquêteurs s'intéressent de près à Abdelhamid Abaaoud, un Belge de 28 ans, déjà considéré comme le cerveau des attaques déjouées en janvier à Verviers en Belgique. Son rôle comme "inspirateur" des attaques de vendredi est "une hypothèse sérieuse", confirme une source proche de l'enquête.
Soupçonné d'être un membre très actif du groupe jihadiste Etat islamique en Syrie, l'homme, qui a aussi séjourné à Molenbeek, connaissait Salah Abdeslam. Tous deux ont été impliqués dans des braquages en Belgique.
Salah Abdeslam a sans doute été exfiltré après un appel à des complices venus de Belgique, selon des sources policière et proche de l'enquête.
Les auteurs des attaques bénéficiaient d'autre part d'armes, dont trois kalachnikovs retrouvées dimanche avec plusieurs chargeurs dans une Seat en banlieue parisienne, une voiture de même type que celle aperçue par des témoins sur les lieux des fusillades de l'Est de Paris.
Un artificier a forcément confectionné les ceintures d'explosifs. Figure-t-il parmi les morts? Des spécialistes, qui ne participent toutefois pas à l'enquête, en doutent.


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