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Ce n’est qu’un petit extrait du procès-verbal du juge Baltasar Garzón, décrit par le menu détail, vendredi, dans les pages du quotidien El País, qui écorne l’image du Parti populaire (PP) et vient lui gâcher sa nette victoire aux législatives de Galice. Cette affaire de pots-de-vin, instruite par le juge Garzón depuis début février, a pris un tour plus spectaculaire. On parle désormais de millions d’euros détournés. Les leaders conservateurs crient au «complot» contre leur mouvement et accusent le célèbre magistrat de «servir les intérêts» des socialistes au pouvoir.
Même si Garzón est sur le point d’être dessaisi de l’affaire (au profit des tribunaux de justice régionaux), la colère de la droite est à mesure de l’ampleur du scandale. Depuis 2003, un certain Francisco Correa, patron d’une société qui organise de «l’événementiel», aurait payé des pots-de-vin à des dirigeants du PP qui, en échange, lui assuraient l’organisation de meetings, congrès du parti, foires diverses, voire mariages et lunes de miel de hauts dirigeants.
Parmi les personnalités en cause, du beau linge : tous les suspects font partie des instances du PP dans les régions de Madrid et de Valence, les deux grands bastions de la droite. Outre le chef des Populares de Valence, Francisco Camps, sont impliqués son adjoint et une dizaine de hauts fonctionnaires. Dans la capitale, on compte trois députés régionaux, de nombreux élus municipaux et quatre maires de villes moyennes - deux d’entre eux ont dû démissionner. En nature. D’après le procès-verbal, les intéressés recevaient ces prébendes en liquide ou en nature (écrans plasma, vêtements et autres voitures de luxe, voyages dans les Tropiques)… Le député López Viejo aurait touché à lui seul 563 000 euros pour l’organisation d’«événements officiels» accordés aux sociétés du désormais fameux Francisco Correa.