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Balboa, le héros venu de loin

Jeudi 5 Février 2015

Balboa, le héros venu de loin
Javier Balboa est devenu un héros national en portant la Guinée Equatoriale jusqu'en demi-finales de la CAN-2015, un destin inespéré au sein d'une sélection repêchée pour ce pur Madrilène venu au tournoi à court de forme.
"Je me suis toujours senti très aimé dans le pays, grâce à mes passages au Real Madrid et à Benfica", explique le joueur d'Estoril dans un entretien à l'AFP. "Evidemment, en marquant les deux buts (en quart contre la Tunisie, 2-1 a.p., ndlr), puisqu'à la fin ce sont les buts qui comptent, je suis devenu la référence pour le public, mais c'est un travail d'équipe, seul je ne pourrais rien faire."
Avant ses trois buts qui ont propulsé la sélection dans un dernier carré continental jamais atteint, Balboa (29 ans) avait déjà inscrit le premier but du Nzalang nacional dans une CAN, en 2012.

Venu d'Espagne        
Ses parents se sont exilés à même pas 18 ans à Madrid, où il est né. Il se dit "espagnol de naissance et +guinéen+ de sentiment", et "l'important, pour avoir un bon rendement, c'est de jouer où on t'aime, et ici je me sens très aimé".
Mais son lien avec la Guinée Equatoriale est ténu. Il ne parle pas le fang, la langue vernaculaire de ce petit pays hispanophone. "Je le regrette, parce que mes parents m'ont toujours parlé espagnol, mais on a la musique et l'ambiance africaine à la maison", note-t-il.
Et il foule le sol équato-guinéen pour la première fois à l'occasion de ses débuts internationaux, à partir de 2007: "Je n'avais jamais eu la possibilité de venir ici, parce que mes parents sont toujours restés en Espagne."
Il vient donc de loin dans le temps, aussi: vice-capitaine derrière Emilio Nsué, Balboa est l'un des plus anciens du groupe. "Au début c'était un peu partir à l'aventure", se souvient-il. "Ça n'a plus rien à voir. Les choses ont beaucoup changé, au niveau des infrastructures, des terrains, de l'équipe."

Venu du diable Vauvert      
La CAN-2015 ressemble à un "miracle", comme l'a dit son sélectionneur Esteban Becker, car la Guinée Equatoriale ne la dispute qu'en tant que pays hôte en remplacement du Maroc alors qu'elle avait été éliminée sur tapis vert en début de qualifications.
Le milieu vétéran "Juvenal nous avait parlé de cette possibilité, et quand il a appris la nouvelle, il l'a annoncée par un message à tout le groupe. J'étais au Portugal, sur le chemin de l'entraînement le matin, et cela a été une joie énorme", se remémore Balboa.
Alors passer en demies... "Comme l'a dit le chef de l'Etat, on est déjà des héros du pays. C'est incroyable. On a dépassé les attentes, les nôtres et au niveau mondial et médiatique. Déjà en phase de groupes personne ne misait sur nous, et avant le dernier match contre le Gabon (2-0), tout le monde pensait qu'on serait éliminé, et on est passé." 
Il assure qu'il y avait bien faute sur lui pour le penalty contre le Gabon ouvrant le score, mais se montre moins catégorique sur celui, très litigieux, obtenu par Ivan Bolado contre la Tunisie: "Peut-être qu'il n'y avait pas penalty, mais bon, ce sont des faits de jeu qui arrivent tous les week-ends dans les meilleurs championnats du monde."
Venu à court de matchs
Il n'a fait que six apparitions avec son club d'Estoril au Portugal cette saison. "J'ai eu quelques blessures musculaires, je me suis cassé un doigt, et le nouvel entraîneur a fait confiance à d'autres joueurs."
"Il n'était pas bien au début, mais a progressé de match en match", confie Esteban Becker à l'AFP. "Il a beaucoup de qualités, mais je lui ai demandé de courir plus. Et maintenant il court plus, se bat plus et joue mieux. Avec l'équipe nationale, il s'amuse, et quand le ballon passe dans ses pieds, c'est de la magie."
 

Programme

Jeudi à Malabo
19h00 : Guinée Equatoriale-Ghana


Les cancans de la CAN


Domicile. La RD Congo est restée à Bata, tandis que les Eléphants de Côte d'Ivoire ont dû venir de Malabo pour disputer en demi-finale leur premier match dans la capitale économique de Guinée Equatoriale. Cela dérange-t-il leur cornac Hervé Renard ? "La RDC a joué combien de matches ici? Deux. Moi, j'en ai joué quatre, donc je connais mieux ce stade qu'eux!" Le stade de Bata avait porté chance au sélectionneur français à la tête de la Zambie à la CAN-2012, avec notamment des victoires en quart contre le Soudan (3-0) et en demi-finale face au Ghana (1-0).
Pressentiment. "Je m'entraîne beaucoup à tirer les coups francs", confie à l'AFP l'attaquant Javier Balboa, qui a marqué sur cet exercice le but de la victoire samedi en quart de finale contre la Tunisie (2-1 a.p.). "Le hasard a fait que la veille du match, j'avais fait un petit concours avec (le milieu) Pablo Ganet, et il l'a gagné. Mais j'ai eu le pressentiment que s'il y avait un coup franc dans le match, j'allais le marquer. Je l'ai d'ailleurs dit à mon père. Et j'ai eu la chance de marquer ce but".
Bénédiction. L'oncle de l'attaquant ivoirien Junior Tallo n'est autre que Gadji Céli, capitaine des Eléphants lors de leur unique sacre en Coupe d'Afrique, en 1992, et depuis reconverti dans la musique sous le nom de Saint-Joseph. "Avant de partir, j'ai eu sa bénédiction, c'est cette bénédiction qui rejaillit sur le groupe", a dit le jeune attaquant de Bastia.
Visite. Le président de la RD Congo, Joseph Kabila, est venu rendre visite aux Léopards à Bata dès mardi et a même assisté à leur entraînement mercredi sur le terrain annexe du stade. De quoi a-t-il parlé avec le sélectionneur? "De foot, tout simplement, a dit Florent Ibenge. Il m'avait promis de venir s'il arrivait à se libérer dans son calendrier. Il nous a fait la surprise hier (mardi), il a débarqué et est passé nous voir, ça fait plaisir". Pour le milieu offensif Neeskens Kebano, "qu'il soit là ou qu'il nous regarde à la télé, on sait qu'il nous suit. C'est une source de motivation supplémentaire, il faut le prendre comme ça pour faire le meilleur match possible".
Capitale. La Fédération équato-guinéenne (Feguifut) a demandé à la CAF de jouer sa demi-finale à Bata plutôt qu'à Malabo, ce qu'a refusé l'instance organisatrice. Le sélectionneur du Nzalang nacional, Esteban Becker, en a pris son parti. "Ça change le public: ici à Bata il y a 40.000 personnes, là-bas 15.000, la pression est moindre, on pousse plus à Bata", a dit l'Argentin à l'AFP. La CAF a dit Malabo, "pas de problème. Moi, Malabo me va très bien, Malabo me porte chance". C'est dans la capitale qu'Esteban Becker a remporté la finale du Championnat d'Afrique féminin en 2012 avec l'équipe équato-guinénne. 


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