Les prix des actifs immobiliers se sont inscrits en baisse de 3,3% sur l’ensemble de l’année 2021, par rapport au niveau de l’année précédente, selon Bank Al-Maghrib (BAM), l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) et l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). « Cette dépréciation recouvre des replis de 4% des prix des actifs résidentiels, de 1,9% de ceux des terrains et de 4,6% de ceux des biens à usage professionnel », ont indiqué ces trois institutions publiques dans un rapport annuel sur la stabilité financière –Exercice 2021. Après avoir accusé une baisse de 13,6% en 2020 consécutive à l’impact de la crise de la Covid-19, le nombre de transactions immobilières a enregistré une forte hausse de 33,1% en 2021, ont souligné BAM, l’ACAPS et l’AMMC dans ce document qui retrace les événements survenus au niveau macroéconomique sur la scène internationale et nationale, les risques y afférents ainsi que leurs impacts potentiels ou avérés sur le système financier. Selon le rapport conjoint rendu public dernièrement, ce rebond a concerné l’ensemble des catégories de biens immobiliers, avec des taux de progression de 26,4% pour le résidentiel, de 50,3% pour le foncier et de 46,3% pour les biens à usage professionnel. Notons qu’au terme de l’année écoulée, l’encours des crédits immobiliers s’est, pour sa part, apprécié de 2,4% pour s’établir à 291,1 milliards de dirhams. Dans leur rapport, les trois organismes publics attribuent cette évolution notamment à la progression des crédits à l’habitat (+4,7%), lesquels ont été encouragés par le tassement des taux d’intérêt immobiliers et le maintien au titre du 1er semestre de l’année 2021 de certains avantages fiscaux sur les droits d’enregistrement. D’après la même source, l’encours des crédits à la promotion immobilière a accusé une baisse de 8% au titre de l’année 2021. Pour BAM, l’ACAPS et l’AMMC, ce recul traduit particulièrement la poursuite de l’écoulement des stocks des invendus amenant les promoteurs à limiter leur endettement. Au niveau mondial, les données recueillies font état du redressement graduel des marchés immobiliers au terme de l’année dernière. En effet, comme le relève le rapport, un renchérissement quasi-généralisé des biens immobiliers résidentiels a été constaté au cours de l’année dernière, notamment dans les pays avancés qui ont enregistré une hausse des prix de 8,2% après 4,3% en 2020. Selon les explications des auteurs dudit rapport, cet accroissement de la valeur des logements immobiliers résulte de la forte demande, elle-même stimulée par le niveau relativement bas des taux s’intérêt et la recherche d’un lieu de résidence plus spacieux. Dans le détail, les données recueillies montrent que les évolutions les plus marquées ont concerné principalement la Nouvelle-Zélande (21,5%, après, 8,3%), les Pays-Bas (11,9%, après 6,3%) et les Etats- Unis (10,6%, après 5,1%). Le rapport relève en revanche, que « la hausse des prix s’est limitée à 2,2% dans les pays émergents, couvrant des évolutions contrastées entre les pays, allant d’un repli en Malaisie (-1,8%) et aux Philippines (- 4,3%) à une forte croissance en Chili (7,1%) et en Turquie (16,3%) ». Il est à souligner que l’immobilier commercial a commencé à se remettre des répercussions de la pandémie au cours de la même année, grâce au retour graduel de l’activité économique. Dans ce contexte, « plusieurs pays ont enregistré une atténuation des baisses des prix, voire un accroissement de la valeur des biens à usage professionnel », ont fait savoir les trois institutions dans leur rapport.