Le secteur du BTP était depuis plusieurs années l’un des moteurs de la croissance. Ironie du sort, il est aujourd’hui l’un des secteurs les plus touchés par le recul de l’activité du secteur non-agricole au Maroc.
Selon les résultats des enquêtes trimestrielles de conjoncture du Haut commissariat au plan (HCP) relatives aux réalisations du 3ème trimestre 2013, le secteur aurait connu une légère baisse par rapport au trimestre précédent.
C’est ainsi que «33% des responsables des entreprises du BTP ont déclaré une diminution de leur activité, 44% une stabilité et 23% une hausse. Cette évolution, plutôt, en légère baisse serait due, selon 38% des avis exprimés, au recul de l’activité des travaux publics auquel s’ajoute l’effet de la quasi-stabilité du bâtiment telle qu’elle ressort de l’appréciation de 56% des patrons », précise le HCP.
Rares sont les sous-secteurs qui ont été épargnés par ce recul de l’activité. C’est le cas, en l’occurrence, des activités de «travaux spécialisés de génie civil», de «construction de chaussées routières et de sols sportifs» qui auraient connu une hausse.
Pendant ce temps, le recul aurait été enregistré, principalement, au niveau des activités de «construction du gros œuvre de bâtiments», de «démolition et terrassements» et des «autres travaux de construction».
S’agissant du bâtiment, les activités de «construction du gros œuvre de bâtiments» et de « travaux d’installation électrique» auraient connu, à leur tour, une baisse, alors que les activités de « menuiserie bois et matières plastiques» auraient connu, plutôt, une hausse.
De son côté, la production des industries de transformation aurait connu, au cours du 3ème trimestre 2013, une baisse par rapport au trimestre précédent. Ce recul serait dû, particulièrement, à la diminution de la production dans les branches des «produits de la chimie et de la parachimie», des «produits textiles et bonneterie» et des «produits issus de la transformation des minéraux de carrière».
Outre les avis mitigés des chefs d’entreprises, le HCP dresse l’état des carnets de commandes et des effectifs employés qui n’augurent rien de bon pour l’avenir du secteur.
En effet, la situation des carnets de commandes diffère de normale à faible. Au moment où 73% des chefs d’entreprises du secteur de l’énergie, 61% parmi ceux des industries de transformation et 33% parmi ceux du BTP, jugent ce niveau des commandes de normal, 27% des chefs d’entreprises de l’énergie, 36% des chefs d’entreprises dans les industries de transformation et 42% de ceux du BTP.
Au plan des effectifs, ils auraient, selon deux tiers des patrons d’entreprises de l’énergie, connu une hausse, alors que ceux des mines auraient enregistré une stabilité selon la majorité des patrons et ceux des industries de transformation une quasi-stabilité, selon 69% des patrons. En ce qui concerne le secteur du BTP, les effectifs employés auraient connu une baisse.
Des conditions qui ont fait que l’appareil de production de la majorité des branches du secteur non-agricole a fait dans le sous-emploi. Ainsi, le taux d’utilisation de la capacité productive (TUC) des entreprises se serait établi à 63% au 3ème trimestre 2013, après 67% le trimestre précédent dans le BTP et à 83% après 87% dans l’énergie.
Sur le plan des perspectives, les pronostics avancés pour le 4ème trimestre 2013 s’expriment plutôt dans le sens d’une quasi-stabilité de leur activité. Celle-ci résulterait de la hausse de l’activité prévue au niveau du bâtiment contre une légère baisse de celle des travaux publics.