Pour une première, c’en est vraiment une ! Le taux directeur de la Banque centrale du Maroc, connu également sous le nom de taux de refinancement minimum, a été abaissé avant-hier mardi à 2,75%. Il s’agit, bel et bien, de la première baisse en deux ans comme l’a noté le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, précisant que ce taux a été fixé en deçà de 3% pour stimuler une croissance “atone”. A l’issue de la réunion trimestrielle du Conseil de la Banque centrale, son gouverneur a relevé que : «dans la mesure où la croissance est atone, que l’objectif budgétaire devrait être tenu et les réserves de change se maintenir à près de cinq mois, il a été décidé d’abaisser le taux directeur de 3% à 2,75%». Il a également ajouté qu’outre le fait que cette mesure devrait pousser les banques à faciliter les conditions d’octroi des crédits et contribuer à soutenir un peu plus la croissance, elle tendrait à inciter les entreprises un peu attentistes à reprendre de l’activité. Sachant que l’agriculture est le premier contributeur au PIB marocain, devant le tourisme, à hauteur de 15-20%, BAM annonce, dans la foulée, la couleur pour l’an prochain, avec une valeur agricole estimée autour de 4%, dans l’hypothèse d’une campagne moyenne.
En fait, la Banque centrale qui vient tout juste de communiquer que le taux de croissance en 2014 devrait s’établir à 2,5%, soit plus bas que la fourchette jusque-là citée, a indiqué que cela est dû à un repli d’environ 2,5% de la valeur ajoutée agricole. S’agissant du déficit public qui avait explosé à plus de 7% en 2012, la Banque centrale a avancé que l’objectif d’une réduction à 4,9% du PIB à fin 2014 sera tenu, grâce notamment à la maîtrise des dépenses de compensation.
A fin août 2014, M. Jouahri se frotte les mains en annonçant que la Caisse de compensation engloutira 23 milliards contre 34 milliards prévus dans la loi de Finances. Cependant, cette réjouissance risque de n’intéresser que le seul wali du BAM. Les citoyens n’ont pas de quoi pavoiser puisqu’ils devront subir les contrecoups de la décision prévue pour l’an prochain de ne plus subventionner les prix du diesel à l’instar de ceux de l’essence ! Les Marocains, en mal de patience, pointent déjà du doigt et clouent au pilori le gouvernement Benkirane au sujet de cet abandon du soutien étatique !