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Il sera, en effet, difficile de savoir qui de l’inflation ou de la déflation l’emportera en 2010. Le patron des patrons, Mohamed Horani, quant à lui, fonde sa croyance de reprise sur l’évolution positive des statistiques officielles. Il ne sert à rien de virevolter. Voilà le message que voudrait véhiculer le président du patronat marocain, lors d’une conférence de presse, mardi à Casablanca.
Le bilan, à mi-parcours, dressé par M. Horani, est tout à fait au diapason du discours officiel. Saluant les progrès réalisés par le gouvernement en matière de gestion des finances publiques, avec une inflation contenue au-dessous de 2% et un déficit budgétaire bien maitrisé maintenu également aux alentours de 2%, le président continue à croire que les fondamentaux de l’économie nationale sont solides, malgré l’impact de la crise financière internationale.
Tout n’est pas rose, reconnait M. Horani. Mis à part le secteur bancaire qui a été épargné, il y a tout un pan de l’économie nationale qui a été fortement touché. Le textile notamment, et dans une moindre mesure, le tourisme et la pêche, déjà fragilisés par l’archaïsme et le retard, mais aussi sensibles à la demande extérieure, ont vite accusé le coup. Le plan de relance pris par le gouvernement a permis, selon le patron des patrons, d’amortir le choc et d’assurer la survie des entreprises et des emplois.
Un discours taillé dans le bois de thuya. Même si les doléances fiscales du patronat n’ont pas été toutes retenues dans la loi de finances 2010, notamment la baisse de la TVA à 16% et la réduction de l’IS à un taux normal (suivant le benchmark) à 26% et un taux préférentiel à 15% pour la PME, en vue de préserver sa compétitivité internationale, le président de la CGEM estime que ce sont là des chantiers programmés pour l’année 2011. Idem pour le crédit d’impôt recherche qui a de très faibles chances d’être retenu mais qui figurera tout de même sur l’agenda 2011 de la confédération.
Par rapport aux différents chantiers menés par les pouvoirs publics au niveau du renforcement des institutions de l’Etat de droit (création du conseil de la concurrence, conseil économique et social, instance de lutte contre la corruption, commission centrale de la régionalisation, développement durable, etc.), la Confédération générale des entreprises du Maroc semble adopter une démarche peu visible et carrément timide.
Pourtant, l’organisation patronale, représentée dans de nombreuses institutions, se devait de retrouver l’esprit pionnier, et surtout ne pas trop se laisser de temps. A force de mettre en avant les questions fiscales, la CGEM ne fait que surfer sur l’essentiel. Certes, l’organisation patronale est structurée autour de plusieurs pôles, mais il est difficile de se défaire de cette impression que le syndicat des patrons du Maroc ne fait finalement que capitaliser sur l’héritage et les quelques idées de départ de l’équipe Alami.
Moins de virulence, on veut bien, mais un peu d’audace MM les patrons. Ces moments difficiles - parce que la crise est bien réelle et fortement ressentie par le Maroc d’en bas- doivent permettre de se remettre en cause et de changer de solutions. Prenant, par exemple, le cas des régimes de retraites. Ils sont en rupture d’équilibre. Côté emploi, le bilan est bien maigre et le chômage continue à faire des ravages. L’endettement public gonfle et l’inflation risque de repartir à la hausse. 2010 devra être placée sous le régime de la vigilance.