-
Greffiers en grève
-
Un homme arrêté après avoir brisé des vitres de l'ambassade du Maroc en Suède
-
La délégation marocaine réitère les quatre fondamentaux de la position du Royaume au sujet du Sahara marocain, tels que définis par Sa Majesté le Roi
-
Droit d'accès à l'information: Débat institutionnel pour la révision du cadre juridique
-
Le Maroc participe au Caire à une réunion sur le traitement médiatique des questions environnementales
Mais après quoi ? Finalement, bien après que les trois institutions nationales habilitées à fournir les évaluations globales de la conjoncture marocaine, ont publié leurs prévisions pour l’année en cours. A ce titre, il est à souligner que le HCP a le mérite de dévoiler des prévisions judicieuses et qui sont loin d’écorcher l'image du Maroc auprès des institutions financières internationales, comme l’avait prétendument déclaré Mohamed Louafa, ministre des Affaires générales, qui avait même menacé de mort cet établissement qui n’a jamais cherché à entrer dans les bonnes grâces du gouvernement ainsi que son remplacement par une Agence marocaine de la statistique qui aurait pu voir le jour n’eût été l’intervention diligente du Souverain.
Toujours est-il que, Ahmed Lahlimi Alami, Haut-commissaire au plan avait dès 2014 commencé par annoncer la couleur avec une prévision de croissance de 2,4%, alors que l'Exécutif tablait sur un taux de 4,2% et divisé ce taux presque par deux en le ramenant à 1,3% pour 2016. Le Centre marocain de conjoncture (CMC), un institut économique privé réputé, lui a emboîté le pas en prévoyant un chiffre plus sévère, à savoir 1,2 % seulement. Et last but not least, Bank Al-Maghrib, qui détient en l’occurrence tous les indicateurs fiables pour superviser le fonctionnement des marchés financiers, assurer le respect des réglementations du risque ainsi que jouer le rôle de prêteur en dernier ressort en cas de crise systémique, a, elle aussi, jeté un pavé dans la mare en revoyant à la baisse le taux de croissance à 1% à peine.
C’est dire que l’actuel Exécutif, qui se complaît, uniquement, dans les effets d’annonce pour, in fine, détourner les regards de la triste réalité vers laquelle il a inéluctablement conduit le pays, se retrouve pris à son propre piège. Non seulement il n’a tenu aucune de ses promesses électorales, mais il nous a menés vers l’irréparable.
En effet, les contrecoups attendus par cet état de fait seront plus que ravageurs, annoncent des économistes de la place à contrecœur en pointant du doigt un gouvernement mené par le PJD qui, dans la loi de Finances actuelle, avait tablé sur un taux de 3%, pour finalement revenir à moins de 2% uniquement !
En effet, Benkirane et compagnie avaient prévu, tout comme le FMI, un chiffre des plus optimistes en cette année 2016, très particulière car marquée par les législatives qui se tiendront en octobre prochain.
Ceci étant, à l’approche de ces dernières, Mohamed Boussaid, ne pouvant plus continuer à dissimuler une vérité aussi patente, a décidé tout bonnement de faire amende honorable.
A l’occasion de la récente conférence de presse consacrée à la présentation du colloque international sur le thème "Quel modèle de développement pour l’entrée du Maroc dans le concert des pays émergents ?", il a, en effet, affirmé que le taux de croissance devrait se situer au dessous de 2% en 2016, plombé par la valeur ajoutée agricole.
«Sur la base d’une prévision de production céréalière de 33,5 millions de quintaux, la valeur ajoutée agricole connaîtra une régression de 7,3% par rapport à 2015, ce qui impactera le taux de croissance», avait-il tenté d’expliquer notant qu’en dehors des céréales, la campagne agricole a enregistré de bonnes performances, notamment pour l'arboriculture fruitière qui a affiché une croissance estimée à 15%, les cultures industrielles (+5%) et les cultures maraichères (+5%).
Pourtant, tous les professionnels s’accordent justement à dire qu’au Maroc, c’est la filière céréalière qui prédomine et non les autres ! Et Boussaid a continué de plus belle en faisant miroiter le fait qu’à l’exception de la branche chimie et parachimie, le secteur industriel connaîtra une nette amélioration. Ce qui semble loin d’être acquis d’office. De toutes les façons, les promesses n’engagent que ceux qui y croient ; une expression qui tient lieu de devise pour l’actuel gouvernement.