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Jeudi, le parti aux destinées duquel préside Nabil Benabdallah a enfin fait son «coming out» sur cette question qui a suscité une vive polémique dans un mouvement féminin craignant l’islamisation de l’Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination (APALD). C’est à travers un mémorandum que le PPS qui a produit deux ministres en charge des droits des Femmes, Said Saadi et Nouzha Skalli, livre sa vision de ce que doit être une telle instance. Des propositions claires et sans la moindre ambiguïté parce qu’inspirées des principes de Paris, fondées notamment sur la nécessaire indépendance du pouvoir politique d’une telle institution et qui ont été adressées hier lundi au comité scientifique installé par Bassima Hakkaoui.
Devant la presse à qui les grandes lignes de ce mémorandum ont été présentées, le leader du PPS dira que la création de cette instance est «une revendication de longue date de son parti» et que c’est bien toujours le même PPS qui a introduit chez nous la célébration de la Journée internationale de la femme. «La question du genre fait partie de l’ADN du PPS», lancera-t-il des trémolos dans la voix, la main sur le coeur. «Mais ce n’est pas à la presse que le secrétaire général du PPS doit faire de telles déclarations. C’est à l’intérieur du gouvernement auquel il appartient et dans lequel il siège en tant que ministre de l’Habitat qu’il doit défendre de telles positions. On ne peut pas tenir un double langage. On ne peut pas non plus servir et plaire», s’indigne Fatiha Sadass, membre du Bureau politique de l’Union socialiste des forces populaires.
Et si les responsables politiques du PPS ne livrent pas bataille à l’intérieur du gouvernement, c’est au Parlement qu’ils ont bien l’intention de se mobiliser pour que l’Instance de parité jouisse de toutes les garanties d’indépendance et de pluralisme en plus d’attributions et de compétences clairement définies. «A l’issue des travaux du comité scientifique, un projet de loi relatif à l’APALD va être présenté devant le Parlement. Et c’est bien le Parlement qui aura le dernier mot. Maintenant, il faut voir si toutes les forces politiques présentes sous la Coupole vont converger dans le sens de nos propositions», explique la députée PPS Nouzha Skalli, prédécesseur de Bassima Haqqaoui.
Et parmi les propositions du PPS, la désignation de la présidente de cette Autorité qui devra être nommée par le Souverain «avec des attributions qui l’habilitent à réaliser les objectifs de l’Instance». Cinq autres membres seront directement nommés par le chef de l’Etat, trois autres le seront sur proposition du chef du gouvernement, trois sur proposition du président de la Chambre des représentants et deux sur proposition de la Chambre des conseillers. Deux tiers des membres (14 au total) doivent être de sexe féminin et un tiers de sexe masculin.
Dans les rangs de l’opposition, on n’en finit pas de sourire face à cette nouvelle guerre au sein de l’Exécutif et de la majorité gouvernementale. «Tout cela fait désordre», commente ce parlementaire du RNI. Même à fleurets mouchetés, c’est la toute première bataille que livre le PPS, un parti de gauche qui participe à un gouvernement conservateur officiellement pour sauvegarder les acquis démocratiques, aux islamistes au pouvoir. En cela, cette formation politique qui s’est toujours appliquée à jouer aux pompiers de la coalition, rejoint l’Istiqlal, véritable poil à gratter de Benkirane. Il y a quelques jours, le parti de Hamid Chabat a officiellement accusé le PJD de faire fi de l’approche consultative et participative dans la constitution de commissions nationales chargées de questions fondamentales. Dans le viseur istiqlalien, Bassima Haqqaoui et son comité scientifique en charge de l’APALD et Habib Choubani et son dialogue national sur la société civile que préside d’ailleurs l’ancien secrétaire général du PPS, Ismaïl Alaoui.