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L'opération d'inscription des élèves dans les établissements scolaires se déroule du 2 au 8 septembre, ajoute-t-on. Et comme à l’accoutumée, cette entame sera précédée le 14 septembre par ce qu’on appelle « fête de l’école » et sous le même thème « Tous pour une école de réussite ». Réussite qui fait la fierté des officiels qui estiment que c’est une année de bonne moisson puisque c’est l’année des « mentions ».Le taux de réussite à la session ordinaire du baccalauréat 2011 a atteint 47,4 % au niveau national, soit une hausse de plus de 6 % par rapport à l'année 2010, les filles représentent 50 % du total de ces réussites.
Pour les branches scientifique, sportive et de mathématiques, le taux de réussite avait atteint le seuil de 55, 20 %, en hausse de 6 % par rapport à 2010, et pour celles littéraire et originelle, le taux de réussite s’est situé à 36, 67 %, contre 30,81 %, l'année précédente. Pour les responsables, le plan d’urgence qui a été lancé, dit-on pour sauver l’enseignement, a largement contribué à l’amélioration du taux de réussite dans les différents cycles d’enseignement au titre de l’année scolaire 2010-2011. 67.227 bacheliers ont réussi leurs examens avec mention. Du jamais vu.
Un exploit. Une véritable prouesse qui pour d’autres observateurs n’est pas le fruit d’un quelconque plan mais de la réalité des choses. Certains estiment que l’ambiance des examens pousse beaucoup d’élèves à des tentatives de fraudes à tel point que la triche est devenue la règle et l’honnêteté une exception.
D’autres pensent que cette inflation en mentions est due surtout à l’effort consenti par les parents au niveau des heures supplémentaires devenues essentielles et décisives pour décrocher une mention. Alors que certains avancent que devant les multiples débrayages des enseignants cette année, les examens ont été limités à certaines leçons, ce qui a rendu les épreuves plus accessibles aux élèves. Mais mention ne rime pas avec réussite puisque plusieurs élèves ont été choqués quelques semaines plus tard de constater que leur demande d’accès a été rejetée en dépit de leurs mentions. Certes le plan d’urgence tente tant bien que mal de faire face à une situation difficile, mais il ne peut être le facteur prédominant pour changer une situation qui perdure depuis des décennies et que même la fameuse Charte de l’éducation et de la formation n’a pu résoudre. L’on doit reconnaître que c’est un plan ambitieux mais il faut préparer les moyens adéquats et le temps qu’il faut.
Ce n’est pas en quatre ans que la baguette magique de Khchichene va changer le monde de l’enseignement. Et ce ne sont pas quelques « projets de l’établissement réussis ici est là et la création de quelques clubs pédagogiques et la réussite de quelques génies et surdoués parmi nos élèves qui nous pousseront à dire que l’on a réussi à réformer notre enseignement et notre système éducatif.Ce que les parents redoutent après l’effort qu’ils auront consenti durant cette rentrée, doublé du Ramadan , des vacances et de la fête, c’est le retour des débrayages des enseignants.
Ils espèrent que le ministère répondra non seulement aux revendications financières des enseignants mais surtout à celles d’ordre pédagogique. Faire participer les concernés lors de l’élaboration des programmes et des méthodes pédagogiques, préparer une école publique accueillante pour l’enseignant et pour l’élève, combattre la déperdition et l’abandon scolaires, fournir les cadres nécessaires pour faire de l’école une école de réussite, revoir la stratégie du ministère au sujet de la formation continue du corps enseignant et administratif, voilà quelques-uns des fondamentaux qui pourraient aider notre école à s’émanciper .Et ce n’est certainement pas avec des classes de plus de quarante élèves qu’on réussira. Et ce n’est pas en inscrivant une bonne partie d’enfants d’un village à l’école (qu’ils quitteront après un mois) qu’on fera de notre école, celle de la réussite.
La nouvelle Constitution ainsi que l’ancienne ont toujours garanti le droit à l’enseignement comme un droit inaliénable. Avec l’autre rentrée, cette fois politique qui s’annonce chaude, le prochain gouvernement doit certainement revoir sa stratégie dans ce secteur. La question qu’on doit se poser avant tout c’est : quel citoyen nous voulons former dans les décennies à venir tant sur le plan professionnel, éducatif que social et avec quels moyens pour atteindre cet objectif ?