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Un coup de théâtre attendu par la diplomatie marocaine. La machine anti-Maroc, menée par le PP venu prêter main forte à l'Algérie et à ses obligés du Polisario, s'est emballée et, surtout, mobilisée en coulisses. Mercredi, aux environs de 17 heures, une trentaine de députés européens assistaient -les députées marocaines Latifa Jbabdi, Fatiha Layadi, Mbarka Bouida et Zahra Cheggaf étaient également là - au débat sur la situation dans les provinces du Sud à la lumière des événements de Laâyoune. Un débat houleux où les fausses informations, les mensonges et les manipulations du PP espagnol ont fait leur "œuvre". "Mais il n'y avait pas que cela. Des députés socialistes et même libéraux étaient clairement du côté du Maroc. Les Français ont par exemple soutenu la position marocaine et d'autres ont affirmé que le projet de résolution du Parlement européen sur le Sahara était déséquilibré, faisant la part belle à une version pour le moins fausse, servant les intérêts d'autres parties", explique une parlementaire marocaine jointe au téléphone, à Strasbourg.
Au même moment ou presque, à Rabat, le Premier ministre et leader de l'Istiqlal, Abbas El Fassi, réunissait ce même mercredi 24 novembre au siège de la primature, les chefs de partis -ou leurs représentants- dont les formations politiques sont représentées au Parlement. Les leaders de la majorité et de l'opposition se sont retrouvés autour d'un Abbas Al Fassi, grave pour "dénoncer les manœuvres et les agissements du Parti populaire espagnol, hostiles à l'intégrité territoriale du Maroc". Le PP espagnol, révèlera le chef de la majorité, a eu recours au mensonge et présenté lors d'une réunion du Parlement européen, des données fallacieuses et de faux documents sur les événements de Laâyoune.
Les initiatives de l'USFP à l'international
Une réunion de chefs de partis purement formelle et sur le mode unique de la condamnation du Parti populaire espagnol? Pas vraiment, même si le patron des islamistes, Abdelilah Benkirane, a déclaré hier jeudi à Libération "qu'aucune initiative concrète n'a été vraiment prise pour contrecarrer les adversaires de l'intégrité territoriale".
A l'USFP, c'est un tout autre son de cloche qui se fait entendre pour signifier que les Ittihadis n'ont pas attendu la réunion majorité-opposition de mercredi soir pour prendre des initiatives. "Lors du conseil de l'Internationale socialiste qui s'est tenu les 14 et 15 octobre à Paris, l'USFP a réussi à bloquer toute initiative émanant de pays ayant des positions contre le Maroc. Et ce mercredi 24 novembre, avant même la réunion avec le Premier ministre, nous étions en contact direct et permanent avec le Parti socialiste européen. Il faut le dire, les socialistes du Parlement européen ont suivi la tendance de l'Internationale socialiste", nous a déclaré Fathallah Oualalou qui était présent à la réunion des chefs de partis, en sa qualité de Premier secrétaire adjoint de l'USFP.
Autre initiative, celle du PPS qui a adressé, mercredi, une lettre ouverte aux partis de gauche espagnols pour fustiger "l'instrumentalisation des événements de Laâyoune par certains médias espagnols, loin de toute rigueur professionnelle, et qui a montré, encore une fois, combien la "carte Maroc" est utilisée dans la politique intérieure espagnole comme un enjeu électoraliste marqué par la surenchère et la démagogie".
Dans la foulée, le PPS de Nabil Benabdallah lance un appel à la gauche espagnole, "un appel de la raison et de la préservation de l'avenir commun des deux peuples."
Même en demi-teinte, une résolution partiale
24 heures plus tard, aux environs de 11 heures ce jeudi 25 novembre, le Parlement européen adoptait, dans un vote à main levée, la résolution commune sur la situation au " Sahara occidental ". "Une version largement atténuée par rapport à celle qui était proposée initialement et qui condamnait le Maroc sans autre forme de procès", fait remarquer Fathallah Oualalou. Même en demi-teinte, cette résolution révèle un parti-pris manifeste et une partialité dangereuse. En insistant, par exemple, sur "la nécessité d'inviter les organes des Nations unies à proposer l'instauration d'un mécanisme de surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental" ou en exprimant encore "sa préoccupation face à la détention et aux allégations de harcèlement des défenseurs sahraouis des droits de l'Homme emprisonnés sur le territoire du Sahara occidental ou au Maroc pour qu'ils soient traités dans le respect des normes internationales et qu'ils soient jugés rapidement et de façon juste", le Parlement européen se fait oublieux du cas de Mustapha Ould Salma, cet ancien dirigeant du Polisario, défenseur du plan d'autonomie du Sahara, enlevé depuis deux mois par les séparatistes ou des violations lourdes des droits humains commises tous les jours dans les camps de Tindouf, une zone de non-droit fermée au monde et dans laquelle aucune organisation internationale de défense des droits humains n'a été autorisée à pénétrer.
Ce jeudi, le Parlement européen s'est déclaré favorable à une enquête des Nations unies sur les évènements de Laâyoune. "Les Nations unies constitueraient l'organisation la plus à même de mener une enquête internationale indépendante en vue de clarifier les événements, les décès et les disparitions" survenus au camp de Gdim Izik, affirment les eurodéputés dans leur résolution. "Une requête qui témoigne d'une profonde myopie", commente d'ores et déjà la classe politique marocaine qui s'en tient à la décision du Conseil de sécurité prise à la lumière d'un rapport de la MINURSO. On s'en souvient, le Conseil de sécurité avait appelé le Maroc et le Front Polisario à "faire preuve de davantage de volonté politique pour trouver une solution" et a exprimé son soutien à la Mission des Nations unies au " Sahara occidental ", la Minurso, et à l'envoyé spécial de l'ONU, Christopher Ross.
"Ce qui vient de se passer démontre que nous devons rester vigilants. La question nationale doit être la question N°1. Il y a aujourd'hui nécessité de s'inscrire dans le long terme et réactiver le front intérieur en plus des fronts diplomatique, politique et médiatique. Dans ce sens, il s'agit d'aller dans la voie des réformes et s'occuper sérieusement de l'encadrement politique des provinces du Sud. Le temps est venu de faire entrer la société sahraouie dans la modernité démocratique", conclut le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdallah.