Au Maroc, Pfizer exclusivement réservé pour la deuxième dose

Serait-ce pour des raisons scientifiques ou tout bonnement logistiques ?


Libé
Vendredi 22 Octobre 2021

Au Maroc, Pfizer exclusivement réservé pour la deuxième dose

Au Maroc, l’injection du vaccin anti-Covid 19 Pfizer est désormais réservée aux personnes devant recevoir la deuxième dose. Le comité scientifique, réuni jeudi, a recommandé  «la suspension de l’injection de ce vaccin pour les première et troisième doses, pour des raisons scientifiques et logistiques», nous explique une source du ministère de la Santé qui tient à souligner que plusieurs recherches ont démontré l’importance de l’injection de ce vaccin lors de la D2. 

Mais ce n’est pas le cas d’une récente étude réalisée par l'alliance Pfizer/BioNTech. Celle-ci démontre, contrairement à ce qui a été avancé par notre source ministérielle, qu’une dose de rappel (D3) du vaccin développé par les deux laboratoires serait remarquablement efficace contre les formes symptomatiques de la maladie. L'essai clinique de phase 3, réalisé sur 10.000 personnes de plus de 16 ans, montre, en effet, une efficacité relative de 95,6% et un profil de sûreté favorable, alors même que cette étude a été réalisée lorsque le variant Delta était la principale souche circulant durant cette période. «Il s'agit des premiers résultats d'efficacité d'un essai randomisé pour un rappel du vaccin Covid-19», ont précisé les deux entreprises dans un communiqué. Et de préciser : «Ces résultats démontrent, une fois de plus, l'utilité des rappels dans la protection contre cette maladie».

Confronté à cette étude, notre interlocuteur nous explique qu’au Maroc, il ne s’agit que d’une suspension provisoire et que ceux qui veulent opter pour Pfizer dans leur première dose ou celle de rappel doivent attendre l’arrivée de nouveaux lots. «Le Maroc devrait d’ailleurs recevoir, au cours de la semaine prochaine, une nouvelle livraison de 850.000 doses de Pfizer/BioNTech», précise-t-il, avant de rappeler que le Maroc a déployé des efforts considérables en matière de vaccination. «Surtout lorsque l’on sait que l'accès aux première et deuxième doses du vaccin reste très limité dans certaines régions du monde, notamment en Afrique et que ce sujet ravive toujours la question des inégalités entre pays riches et pays pauvres», souligne-t-il. 

Un vaccin différent pour la dose de rappel serait plus efficace

La piste d'une immunité augmentée grâce à l'utilisation de différents vaccins contre le Covid se précise. Selon l'Agence européenne du médicament (EMA), l'administration d'une dose de rappel d'un vaccin différent de celui reçu lors des premières injections pourrait susciter une réponse immunitaire plus forte qu'un rappel avec le même vaccin. Un patient qui a reçu ses deux premières doses avec le vaccin Sinopharm, pourrait ainsi recevoir une dose de rappel Pfizer, par exemple. Ceci pourrait également offrir une solution à même d’atténuer les pénuries et les interruptions d'approvisionnement.

«Des études américaines ont démontré que les personnes ayant reçu un vaccin qui utilise la technologie classique à vecteur viral, semblent être mieux protégées par une dose de rappel d'un vaccin à ARN messager», nous explique Dr Rania. O, médecin au CHU Ibn Rochd. «En effet, ceci semble fonctionner beaucoup mieux pour stimuler les défenses immunitaires et suscite une réponse immunitaire vraiment forte», ajoute-t-elle.

L'Agence européenne des médicaments (EMA), basée à La Haye, a dans ce sens indiqué qu'elle étudiait des données pour décider si elle s'alignera sur une décision de l'Agence américaine des médicaments (FDA) qui a autorisé mercredi l'injection d'un vaccin différent pour la dose de rappel de celui utilisé pour les premières doses. «Nous constatons quelques résultats prometteurs dans des études qui confirment que cette approche suscite, avec certaines combinaisons de vaccins, une réponse immunitaire plus forte que lorsque le même vaccin est utilisé pour une injection supplémentaire», a déclaré lors d'une conférence de presse Marco Cavaleri, responsable de la stratégie vaccinale à l'EMA.

Il est enfin à rappeler que l'EMA compte décider dans les deux mois à venir si elle approuve le vaccin Pfizer/BioNTech pour les enfants âgés de 5 à 11 ans, après que les deux laboratoires lui eurent soumis leurs données la semaine dernière. L'Agence doit également examiner la semaine prochaine un médicament anti-Covid à administration orale produit par le laboratoire pharmaceutique américain Merck.
 Mehdi Ouassat



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