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Une réunion altermondialiste qui prend un sens encore plus fort au campus d’El Manar et à laquelle ont activement participé, jusqu’au 28 mars, plus de 5000 organisations et associations venues de 150 pays.
« Seulement quelques désistements parmi les participants aux manifestations de la 13ème édition du FSM 2015 », a précisé l’un des membres fondateurs de cette grand-messe des altermondialistes, Gustav Massiah, lors d’une conférence de presse organisée le 23 mars courant.
Quatre jours auparavant, les attentats du musée du Bardo ont marqué toutes les consciences comme l’ensemble de la communauté internationale. Plus d’une vingtaine de morts dont la majorité était composée de touristes étrangers et une même indignation, une même colère face à la barbarie et à la violence aveugle.
Forcément, l’édition tunisienne du Forum social mondial est un acte de résistance. Force est de le reconnaître, la Tunisie, le pays qui a inauguré un certain Printemps arabe, a accueilli le FSM dans une ambiance pour le moins énergique et positive. «Cette rencontre dédiée aux discussions internationales avait plus que jamais un goût de militantisme pour un monde meilleur », s’exclame un jeune Marocain.
Le comité d’organisation affirme que le programme a été maintenu sans aucune annulation. En revanche, cette année, le trajet de la marche d’ouverture a « volontairement » été modifié. C’est devant le musée du Bardo que les 70.000 participants ont terminé la marche et ouvert le Forum social mondial. « L’événement est la réponse donnée par le peuple tunisien à l’attentat », rappelle cette Tunisienne foncièrement altermondialiste.
Et ce jour d’ouverture du forum, devant le musée du Bardo qui n’ouvrira ses portes que ce lundi 30 mars, c’est donc un slogan commun qui a réuni les manifestants. « Les peuples du monde unis pour la liberté, l’égalité, la justice sociale et la paix, en solidarité avec le peuple tunisien et toutes les victimes du terrorisme et des formes d’oppression ». Une manière pour tous de condamner fermement l’attentat et de riposter de manière juste à cette violence. « Pour un pays qui se remet encore de ses blessures, c’est l’occasion d’adresser un signal au gouvernement. La peur de l’oppression est toujours présente, surtout quand une loi contre le terrorisme est actuellement à l’étude. Le risque d’empiéter sur les libertés et les droits est fort. Il faut rappeler que depuis 2011, la transition démocratique et les institutions restent fragiles en Tunisie. La société civile joue donc un grand rôle puisqu’elle doit rester vigilante, d’où l’importance du Forum pour ce pays en reconstruction. Les Tunisiens ne veulent pas voir leurs libertés s’envoler, surtout après tant d’efforts», rappelle ce militant tunisien et dont le cœur bat à gauche.
Depuis deux ans, les manifestations se sont multipliées. Tous les mois, entre 100 et 130 manifestations, rassemblements et sit-in sont organisés à travers le pays. « C’est un droit que les Tunisiens revendiquent jusqu’au bout sur la scène internationale », poursuit notre interlocuteur.
Les sociétés civiles, héroïnes
d’une grand-messe
altermondialiste
Cette année au FSM, les mouvements sociaux sont aux premières loges dans la lutte contre le terrorisme. Chaque pays se considère d’abord «tunisien » avant d’exposer ces projets. Les stickers et tee-shirts « Je suis Tunis » ont remplacé le célèbre « Je suis Charlie ». Une réponse plus que jamais appropriée dans cette lutte pour un monde meilleur, de justice, de paix et de liberté.
Le forum est donc un immense « marché » des alternatives. Le Forum social modial a aussi et surtout son lot de surprises. Entre rires et discussions, parcourir le complexe d’El Manar où se déroule la manifestation est un véritable voyage dans le temps. Les nostalgiques des leaders disparus sont repérables à tous les coins, exposant des affiches de grandes figures du tiers-monde. L’ombre de Fidel Castro et celle de Gamal Abdel Nassar ont plané…
Des meetings spontanément improvisés se tiennent un peu partout. On y dénonce les drames de la pollution ou encore le chômage. On soutient la cause palestinienne. On manifeste pour « l’éducation pour tous ».
Les sociétés civiles proposent chaque jour de nouvelles activités et conférences qui invitent l’ensemble des participants à découvrir de plus près les besoins et revendications de chaque pays.