"Deux kamikazes se sont fait exploser dans deux quartiers de Waza", a affirmé une source sécuritaire s'exprimant sous couvert d'anonymat. La radio d'Etat a confirmé l'information, expliquant que les "deux kamikazes" ont actionné leurs charges explosives "en tuant six personnes, dont elles-mêmes".
Des membres du comité de vigilance de Waza, formé par des habitants, font partie des victimes, selon la source sécuritaire.
C'est la première fois que Waza, proche du Nigeria où sévit le groupe islamiste Boko Haram, est visée par des attentats-suicides. Ville touristique autrefois fréquentée par des voyageurs occidentaux, cette localité n'attire plus de touristes depuis que la région de l'Extrême-Nord subit régulièrement des raids de Boko Haram.
Waza est aussi une ville de transit située entre Maroua, le chef-lieu de la région, et Kousseri, à la frontière du Tchad. C'est dans cette ville que dix travailleurs chinois avaient été enlevés en mai 2014 avant d'être libérés après 5 mois de captivité.
Samedi, cinq personnes ont été tuées dans un double attentat-suicide commis par deux femmes à Dabanga, dans l'Extrême-nord du Cameroun, a appris l'AFP auprès du gouverneur de cette région.
"Deux femmes se sont fait exploser vers 18 heures" à Dabanga, a affirmé Midjiyawa Bakary, gouverneur de la région de l'Extrême-nord.
"Le bilan provisoire est de sept morts, dont les deux kamikazes", a-t-il ajouté. De même source, deux militaires déployés dans le cadre de la lutte contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram ont été "grièvement blessés" lors du double attentat.
Une première kamikaze a actionné sa charge explosive dans une maison d'habitation tandis qu'une seconde l'a fait "près d'un atelier de soudure", a expliqué Midjiyawa Bakary.
Dabanga est une petite ville de transit sur la route menant à Kousseri, près du Tchad. Un petit cours d'eau la sépare du premier village nigérian.
C'est à Dabanga que la famille française Moulin-Fournier avait été enlevée en 2013, avant d'être libérée. La ville est visée pour la première fois par un attentat-suicide.
Il y a une semaine, quatre femmes kamikazes s'étaient fait exploser dans les environs de Fotokol, dans la même région du Cameroun, où sévit Boko Haram, tuant cinq civils, dont un chef traditionnel.
Fotokol est régulièrement la cible d'attaques transfrontalières de Boko Haram. Ainsi, le 9 novembre, trois civils avaient été tués au cours de l'attentat-suicide mené par deux femmes kamikazes près d'une mosquée à Fotokol.
Au total, plus de 100 personnes ont péri dans l'Extrême-nord camerounais dans une vingtaine d'attentats attribués aux islamistes nigérians depuis le mois de juillet.
Les attaques sont rarement revendiquées par Boko Haram, qui a régulièrement recours à des jeunes filles pour mener ses attentats-suicides. Si elle a contenu l'expansion territoriale de Boko Haram dans le nord-est du Nigeria, la coalition régionale militaire regroupant les pays riverains du lac Tchad (Nigeria, Tchad, Cameroun, Niger) ainsi que le Bénin n'arrive pas à réduire significativement les activités des islamistes nigérians. Ceux-ci poursuivent régulièrement leurs attaques, notamment les attentats-suicides dont sont essentiellement victimes les civils, musulmans comme chrétiens.
L'insurrection de Boko Haram et sa répression ont fait au moins 17.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés depuis 2009 au Nigeria.