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C’est l’interdiction, à trois reprises, de la cérémonie de remise du Prix de l’intégrité décerné par Transparency Maroc à Chakib Khyari, condamné à de la prison ferme après avoir dénoncé la corruption dans la région du Nord, et à Abderrahim Berrada, l’avocat de l’Etat de droit, de la transparence et de la justice, qui a motivé la démission de Jamaï. «L’interdiction de cette cérémonie est une violation des libertés publiques en plus d’être en parfaite contradiction avec la prétendue volonté de l’Etat de combattre la corruption dans notre pays», a fait valoir l’avocat dans sa lettre de démission adressée au président de l’ICPC.
A. Jamaï faisait partie, aux côtés d’Amina Bouayach et Khadija Ryadi, respectivement présidentes de l’Organisation marocaine des droits humains et l’Association marocaine des droits humains, ainsi que le journaliste et homme de théâtre Driss Ksikess, du jury qui a attribué ce Prix d’intégrité au dénonciateur de la corruption qu’est Chakib Khyari et celui honorifique à Me Berrada.
Le 5 janvier dernier, le wali de Rabat a notifié à Transparency Maroc un arrêté portant interdiction de la cérémonie prévue le 6 janvier, à Rabat, au Club des avocats pour «des raisons de sécurité» et «non-conformité de la déclaration faite par ses signataires aux articles 11 et 12 du Dahir de 1958 relatifs aux rassemblements publics».
Selon les responsables de Transparency Maroc, des pressions auraient été exercées auprès du Barreau pour le dissuader de mettre sa salle à la disposition de cette association de lutte contre la corruption, parce que l’attribution du Prix de l’intégrité à Chakib Khyari qui purge sa peine à la prison de Meknès «ne plaît pas aux autorités supérieures».
La démission du bâtonnier Jamaï intervient au moment même où le conseil national de Transparency Maroc a décidé d’engager les procédures administrative et judiciaire nécessaires pour «obtenir la proclamation de l’excès de pouvoir qui entache l’arrêté» d’interdiction ainsi qu’une campagne de protestation et de mobilisation pour la défense des libertés d’association en direction de ses partenaires, du mouvement des droits humains et des forces démocratiques.