Plus que quelques heures et la fièvre de l’Aïd Al Adha va tomber. Les bêlements, qui nous ont accompagnés des jours durant se tairont d’un seul coup. C’est alors que les choses sérieuses vont commencer. Tous les déchets engendrés par le sacrifice ne devraient en aucun cas affecter l’environnement. Propreté et hygiène devraient être de mise. c’est là un voeu pieux Les ménagères sont préoccupées par la propreté de leur maison. Tous les membres de la famille mettent la main à la pâte. Qui fait couler de l’eau, qui rince le parterre pour faire disparaître les traces de sang, qui fait brûler de l’encens afin d’éliminer toute odeur nauséabonde. Le but étant de garder les foyers clean. On se fait un point d’honneur de ne laisser la moindre ordure à la maison. Logique, dira-t-on. Mais en est-il de même dehors? Nos citoyens sont-ils animés par les mêmes préoccupations? Rien n’est moins sûr. En effet, là où le bât blesse, c’est que dehors les incivilités sont le maître mot. L’égoïsme prend le dessus. Tout le monde semble adopter la maxime « après moi le déluge » tant et si bien qu’à la fin de la première journée de l’Aïd, des spectacles dérangeants s’offrent à nos yeux. Rien qu’au bas des immeubles, les poubelles déjà insuffisantes en temps normal débordent sous le poids des ordures. Ce qui est encore plus préoccupant, c’est que la majorité des concierges prennent leur congé pour la fête. Et quand le camion de ramassage daigne passer, les éboueurs vident les poubelles avec une extrême précipitation. Du coup, au lieu de laisser les lieux propres après leur passage, parfois ils ne font qu'étaler par terre les déchets qui étaient rangés dans les sacs en plastique ou dans les poubelles.
Quant aux rues, notamment dans les quartiers populaires, elles sont jonchées d’ordures tant et si bien que des monticules de détritus se forment et les points noirs refont surface. Bien évidemment, les mouches sont attirées en grande quantité, complétant ainsi le décor. Par ci, par là des flaques d’eau rougeâtre stagnent, dégageant ainsi des odeurs infectes. Plein d’images à ne pas immortaliser car elles ne font pas honneur à notre culture. Il faut dire que la question de la propreté pendant les jours de l'Aïd El Kébir revient au-devant de la scène chaque année. Tout le monde est concerné, notamment les citoyens qui sont appelés à déployer plus d’efforts pour préserver la propreté de leurs quartiers. Par ailleurs, et pour éviter toutes ces incivilités, il serait peut-être temps de penser sérieusement à ouvrir les abattoirs au sacrifice de l’Aid. Une manière d’éviter à nos villes déjà polluées de le devenir davantage.