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Décision en a été prise lundi 26 octobre, au terme d’une réunion tenue par les ministres Houcine Louardi et Lahcen Daoudi avec les représentants des étudiants en médecine, en pharmacie et en médecine dentaire et des médecins internes et résidents, ainsi que des enseignants universitaires. Le gouvernement revient à de meilleurs sentiments. Deux de ses ministres y affirment leur ''totale disposition à poursuivre un dialogue élargi, responsable et constructif'' avec l’ensemble des intervenants concernant le service médical obligatoire jusqu’à ''l’aboutissement à un consensus ou à tout autre projet alternatif de façon à garantir les droits et devoirs aussi bien des citoyens que du corps médical''.
Il y a quelques semaines à peine, le ministre de la Santé avait fait le tour des stations radio et de plateaux de télévision pour affirmer haut et fort qu’il ne retirera jamais son avant-projet de service sanitaire obligatoire aux termes duquel les étudiants en médecine fraîchement diplômés devront exercer pendant deux ans dans des zones enclavées, démunies et reculées du pays et ce sans aucun engagement de recrutement après le service sanitaire obligatoire.
Le ministère de la Santé avait mis en ligne ce texte qui a suscité la mobilisation de milliers d’étudiants. Le département de M. Louardi avait donné un délai de 15 jours pour qu’étudiants et autres intervenants dans la santé apportent leurs remarques et autres propositions.
Très vite, la colère s’installe. Les étudiants et autres médecins résidents rejettent un projet inique et élaboré en dehors de toute concertation. Droit dans ses bottes et ses certitudes, le ministre de la Santé réplique qu’il n’est pas question de retirer le service sanitaire obligatoire. « Ce ne sont pas les étudiants qui vont m’apprendre ce que je dois faire », dira-t-il en substance.
La crispation atteint son paroxysme. La menace d’une année blanche se précise. Les professeurs de médecine rejoignent le mouvement pour soutenir les revendications de leurs étudiants dont la place, expliquent-ils, est à l’intérieur des amphis et non pas en train de battre le pavé. Les forces de l’ordre envahissent la Faculté de médecine et de pharmacie pour disperser de manière violente un sit-in pacifiste. Entre-temps, le chef du gouvernement tente de gérer la crise entre les étudiants, les médecins résidents et son ministre de la santé. Las, Abdelilah Benkirane se débarrasse plus vite que prévu d’un dossier brûlant.
Le ministre Daoudi
entre en scène
Désormais Houcine Louardi ne sera plus le seul à le gérer. Le ministre PJD de l’Enseignement supérieur, Lahcen Daoudi, entre en scène. Lundi soir, sur le plateau de « 60 mn pour comprendre », diffusée en direct sur Medi 1TV, une représentante des étudiants en médecine lui rendra d’ailleurs un hommage appuyé au nom du BDE…
54 jours de boycott, des amphis désertés, des services hospitaliers vides. La détermination des médecins en devenir a fini par faire plier le ministre de la Santé dont ce n’est pas la première reculade. « Souvenez-vous de sa tentative d’interdire le temps plein aménagé des médecins du public dans les cliniques privées. M. Louardi avait même mis en jeu son poste, une façon de dire le TPA ou lui. Qu’en est-il resté ? Un TPA en bonne et due forme et des spécialistes qui désertent le public pour remplir les cliniques», rappelle ce célèbre chirurgien de la place.
Dans ce bras de fer qui a été une immense perte de temps, étudiants en médecine et médecins résidents ont eu finalement gain de cause.
Des mesures relatives à l’augmentation des indemnités des missions pour les étudiants en médecine, en pharmacie et en médecine dentaire et à la rapidité de règlement des indemnités pour la garde et les services obligatoires ont été annoncées. Une commission conjointe de suivi constituée des représentants des deux parties va être créée pour l’application des engagements pris.
Que faut-il retenir de ce nouveau et triste épisode de la mauvaise gouvernance d’un ministre qui n’a pas su, pas pu, pas voulu éviter une crise et encore moins la résoudre? D’abord la détermination des grévistes qui a été payante. Ensuite le rétropédalage d’un ministre progressiste, lui-même médecin connu et reconnu, et qui a placé l’orgueil ministériel dans un dossier qui demandait écoute, dialogue et démarche participative. «Une fausse bonne idée que celle du service sanitaire obligatoire. Ce service civil devrait être partie intégrante d’une réforme des études de médecine. De telles études pourraient durer 5 ans et les deux années supplémentaires seraient consacrées au service sanitaire obligatoire», conclut ce chirurgien cancérologue.