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Leur nombre aurait avoisiné quelques centaines selon des sources policières ; voire des milliers, d’après les organisateurs. Ce sont des hommes, des femmes, des jeunes et des moins jeunes, des enfants et même des bébés de quelques mois, qui sont venus de Mohammedia, Deroua, Médiouna, Sidi Moumen, Sidi Bernoussi, Medina, M’birkou, Skouila et autres.
La bouche-à-oreille et les téléphones portables semblent avoir bien marché. Les habitants des différents quartiers insalubres ont réussi à se passer le mot pour se donner rendez-vous. Ils sont venus là pour brandir leurs pancartes et scander leurs slogans dans une ambiance calme et bon enfant. Ils ont été encadrés des deux côtés du boulevard par des policiers en civil qui avaient l’air tendus et dont les visages étaient crispés. Ils devaient avoir pour instruction de s’approcher au maximum du cortège des manifestants pour scruter leurs moindres mouvements mais avec discrétion. L’ombre du soulèvement de Tunisie était encore vive dans les esprits…
Du côté des protestataires, Tunis semble loin, très loin. Ils ont d’autres soucis. Dans leur point de mire, les élus de la ville, le favoritisme, les arnaques, les abus de pouvoir… bref, la mauvaise gouvernance du dossier de l’habitat.
« On en a marre d’être traités comme des citoyens de seconde zone. Il est temps que nos responsables assument leurs responsabilités », lâche Radoun, un habitant de douar Skouila. «On ne demande rien d’exceptionnel. On réclame seulement notre droit à un habitat salubre », affirme cet habitant de Sidi Moumen, coupé par son voisin enragé et à bout de nerfs: « Trop, c’est trop. On a frappé à toutes les portes mais rien ne semble venir. On en a assez des promesses non tenues et des lendemains qui chantent. On se demande combien de temps il nous faudra encore attendre ».
Pourtant, les manifestants ne demandent pas la lune. Ils exigent un toit et une vie digne. « On ne demande pas grand-chose. On réclame notre droit à une vie meilleure. Est-ce trop demander ? ».
En effet, leur dossier semble traîner. Ils se sentent exclus des chantiers qui ont été lancés pour éradiquer les bidonvilles et remédier aux problèmes posés par les vieilles habitations menaçant ruine.
Pour Moustafa Mhnina, membre du Comité de suivi, ce dossier d’habitat est compliqué et risque de faire des remous. Il fait allusion aux abus et dépassements qui entachent les opérations de recensement de la population des bidonvilles et de leur relogement. « Les excès sont nombreux et dépassent la réalité. On les impute aux élus et à certains membres de l’autorité locale ».
M. Mhnina estime que ces responsables doivent rendre des comptes et que les autorités compétentes doivent frapper fort.
Pourtant, l’implication des officiels n’est un secret pour personne et les quelques têtes qui sont tombées à Lahraouine ou récemment à Médiouna ne peuvent donner l’exemple. L’habitat insalubre fait encore sa loi.
L’horloge de la wilaya de Casablanca indique 18h00. Il est temps de quitter la place. Les habitants des bidonvilles et des habitats insalubres ont rangé leurs pancartes et leurs drapeaux. Ils ont l’air satisfait. Le sit-in a été un vrai succès. « On ne s’attendait pas à un tel succès. La forte participation des habitants a beaucoup contribué à cette réussite », a indiqué Mohamed Abou Nacer, membre dudit Comité. « Beaucoup de personnes non concernées ont sympathisé avec notre cause. Je crois que c’est un bon début », a-t-il poursuivi.
Aujourd’hui encore, les manifestants comptent protester. Un sit-in est prévu ce mardi 18 janvier devant la Cour d’appel de Casablanca pour exprimer leur solidarité avec les six détenus de Brahma Lhafra (Mohammedia).