Les autorités fédérales américaines ont mis au jour un système qui devait profiter à plusieurs hommes d'affaires d'origine chinoise, même si aucun d'entre eux ne semble en avoir retiré un bénéfice concret, selon l'enquête.
Au centre du dispositif, John Ashe, 61 ans, ambassadeur d'Antigua-et-Barbuda auprès des Nations unies, qui a été président de la 68e session de l'Assemblée générale de l'ONU, entre septembre 2013 et septembre 2014.
John Ashe est accusé d'avoir accepté, entre 2011 et 2014, plus de 1,3 million de dollars d'un groupe de cinq personnes, selon la plainte initiée par le procureur fédéral de Manhattan (district sud de New York), Preet Bharara.
Sur le plan pénal, il n'est pas poursuivi pour corruption mais pour fraude fiscale, les autorités estimant qu'il a minoré ses revenus de plus de 1,2 million de dollars dans ses déclarations.
Outre John Ashe, quatre personnes ont été inculpées mardi. Parmi elles figure le principal suspect du réseau de corruption, Ng Lap Seng, un sexagénaire de Macao qui a fait fortune dans l'immobilier, ainsi que Francis Lorenzo, adjoint au représentant de la République dominicaine auprès des Nations unies et considéré comme un rouage du dispositif.
Le groupe comptait, entre autres, sur John Ashe pour faciliter la concrétisation d'un projet de centre de conférence sponsorisé par l'ONU, à Macao dans le sud de la Chine, au budget de "plusieurs milliards de dollars", ainsi que des projets immobiliers à Antigua-et-Barbuda.
Il a notamment soumis au secrétaire général de l'ONU un document relevant le prétendu besoin de créer un centre de conférence à Macao, projet qui n'a jamais abouti.