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Aujourd’hui, la deuxième chaîne est en passe d’établir un nouveau record digne de figurer en lettres d’argent dans le célèbre Guinness londonien: on peut célébrer un anniversaire pendant un an.
D’autant plus que tous les moyens de la chaîne, publique faut-il le rappeler, sont mobilisés pour la “fête”. Des émissions sont annulées; des programmes ont été réadaptés au besoin de la nouvelle cause, celle de l’autocélébration…les journalistes sont en outre appelés à mettre au placard (au frigo, dit-on dans le jargon du métier) leurs reportages et leurs émissions et de se mettre au service de la campagne d’anniversaire.
Un malaise est déjà perceptible en conséquence; un ras-le-bol tacite mais réel se développe, parmi les équipes, face à cette inflation d’autopromotion.
Pourquoi une telle soif du miroir pour une chaîne qui a à peine vingt ans? Est-ce l’expression d’une joie pour avoir atteint cet âge ou est-ce plutôt la traduction d’un malaise né d’une crise de croissance? De quoi ce bruit est-il le symptôme? Voilà la question stratégique qui hante aujourd’hui les couloirs feutrés de la chaîne jadis emblème d’un projet de modernité.
On célèbre avec tapage un vingtième anniversaire alors que les comptes d’un autre anniversaire, le quinzième, ne sont pas encore assainis. D’un anniversaire, l’autre et le navire chavire au gré des vagues venues de loin; au péril de mille risques car les côtes d’Ain Sbaâ sont réputées pour leurs récifs. 2M champ de signes ou chant du cygne?
Les institutions sont une création humaine et à l’image de leur créateur, elles ont besoin de repères, de légitimation et de valorisation. Vingt ans pour 2M, un moment dans une durée; un repère dans un projet. Hélas ce n’est pas le cas, il y a une focalisation sur l’ego qui en dit long sur une crise grave et profonde, à l’image d’une frange de son public, elle traverse une crise d’identité : 2M s’acharne sur le miroir à la recherche d’images rassurantes puisées dans le rétroviseur parce qu’elle ne sait plus où donner de la tête. 2M n’a pas de cap, son horizon est derrière elle.
C’est ce que clament ces spots diffusés à longueur de journées, c’est ce que disent ces nombreuses reprises: téléfilms, séries et sitcoms. Lala Fatéma, rediffusée en prime time, n’est pas l’indice d’une nostalgie, elle est une larme versée en hommage aux temps perdus. Oui à vingt ans, une chaîne de télévision sûre d’elle aurait été dans la situation de programmer des nouveautés, de nouvelles performances comme par exemple la mise en chantier d’émissions politiques fortes dans une année politique riche, ou des émissions de société, de débat, de culture, de cinéma et de divertissement…ou avec la concrétisation du projet de la diffusion d’un nouveau téléfilm marocain par semaine.
Projet qui avait démarré avec le rythme d’un téléfilm par mois pour arriver à la moyenne de deux téléfilms avant que cet élan ne soit brisé et 2M se retrouve d’abord avec une année blanche puis finalement errant dans un désert d’incertitudes. Joyeux anniversaire quand même à l’armée de l’ombre!