Amnesty accuse les Kurdes d'évincer les Arabes du nord de l'Irak

Ils ont détruit des milliers de maisons de populations arabes


Jeudi 21 Janvier 2016

Maisons rasées au bulldozer, villages entiers réduits en ruines: les forces kurdes ont détruit des milliers d'habitations appartenant à des Arabes dans des secteurs du nord de l'Irak repris aux djihadistes de l'Etat islamique (EI), dénonce mercredi l'organisation Amnesty International dans un rapport qui évoque de possibles crimes de guerre.
Pour Amnesty, des éléments établissent que les Kurdes mènent une "campagne concertée" pour évincer les communautés arabes et punir leurs "sympathies présumées" pour l'organisation djihadiste.
 Le rapport se fonde sur des enquêtes de terrain menées dans treize villages et villes et sur une centaine de témoignages. Amnesty s'appuie aussi sur des comparaisons d'images satellite montrant l'ampleur des destructions de bâtiments dans des localités des provinces de Ninive, Kirkouk et Diyala.
 "Les forces armées du Gouvernement régional du Kurdistan semblent être le fer de lance d'une campagne concertée visant à déplacer les populations arabes en détruisant des villages entiers dans des zones reprises à l'EI dans le nord de l'Irak", écrit Donatella Rovera, de l'unité de crise d'Amnesty.
 "Le déplacement forcé de civils et la destruction délibérée de logements et de biens sans aucune justification militaire peuvent constituer des crimes de guerre", poursuit-elle.
Amnesty note aussi que des milliers de civils ayant fui le nord de l'Irak lors de l'offensive éclair de l'EI à l'été 2014 sont interdits de retour par les peshmergas kurdes.
 Réagissant au nom du GRK, Dindar Zebari a déclaré que les destructions observées par Amnesty étaient la conséquence de combats entre les peshmergas kurdes et les combattants de l'EI, de bombardements aériens et d'explosifs laissés derrière eux par les djihadistes.
 Pour ce qui est des déplacements forcés, le responsable du GRK a souligné que la coalition internationale demandait  que les civils soient maintenus à l'écart des zones proches des lignes de front et que des Kurdes eux-mêmes étaient interdits d'accès aux villages où ils vivaient pour des raisons de sécurité.
Zebari a ajouté que la région du Kurdistan avait accueilli 700.000 Arabes ayant fui les violences dans le reste de l'Irak.
 Mais pour Amnesty, la coalition internationale, qui apporte un appui aérien aux peshmergas face à l'EI, doit "condamner publiquement toutes les atteintes de ce type au droit international humanitaire" et "veiller à ce que l'assistance fournie au Gouvernement régional du Kurdistan n'alimente pas ces violations".
 "Les forces du Gouvernement régional du Kurdistan ont le devoir de traduire en justice dans le cadre de procès équitables les individus soupçonnés d'avoir été complices des crimes de l'EI. Mais elles ne doivent pas punir des populations entières pour des crimes perpétrés par certains de leurs membres, ou sur la base de soupçons vagues, discriminatoires et sans fondement selon lesquels elles soutiennent l'EI", peut-on encore lire dans ce rapport.

 


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1.Posté par Marttin le 21/01/2016 16:16
Et les exactions de la Turquie contre les kurdes qui en parle ?

Cette indignation à géométrie variable devient insupportable et fait peser un lourd discrédit sur nos médias qui se contentent de relayer des communiqués sans aucun esprit critique.

De plus les kurdes sont quasiment les seules forces armées terrestres (avec l'armée syrienne de Bachar tant critiqué lui aussi) à avoir le courage de s'opposer aux barbares de Daech.

Sérieux, quelle honte !

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