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Des baisses successives, d'ampleur significative, qui ont poussé finalement les indices de la Place à casser leur support historique. C'est le cas, en l'occurrence, du Masi, l'indice général, qui évolue désormais sous la barre des 10.000 points, à 9.997,5 points, alors qu'il s'établissait à 10.208 points, fin novembre. La chute de 1,25 % du Madex, vendredi, devait aggraver la contre-performance annuelle qui frôle les 11% contre 9% dans le cas du Masi.
Les incohérences du marché boursier casablancais sont telles que la chute survient au moment même où les places internationales s'envolaient, en dépit de la menace de faillite de Dubaï World et l'incertitude quant à la sortie rapide de la récession mondiale.
A Casablanca, aucune valeur n'a pu échapper au mouvement baissier. Tous les titres cotés ou presque, étaient à la casse.
D'aucuns pensaient que ce mouvement vendeur était tout simplement lié aux émissions d'ONA et aux divers programmes de rachat. On voudrait bien y croire Sinon, qu'est-ce qui nous attend? Si maintenant le risque de s'exposer à de sérieuses déconvenues n'est plus écarté, il y a fort à parier, vu que le marché continue à forcer le trait à la baisse, que la corbeille s'effrite davantage au grand profit des ramasseurs.
Mais, est-ce là un bon signe pour l'image et la réputation du pays ? Partout, nos officiels crient haut et fort la bonne tenue des fondamentaux de l'économie nationale. Si ce n'est pas la langue de bois, le discours ambiant pourrait-il empêcher la bourse d'imploser.
On ne le dira jamais assez, la Bourse de Casablanca coule et sa mésaventure -un peu baroque- risque de l'enfoncer encore plus sous terre. Sur ces mêmes colonnes, nous avions prévenu, il y a quelques semaines, que la Place dégringolait. Personne, hélas, n'a levé le petit doigt. La presse dite spécialisée, plus discrète, sans doute pour ne pas ameuter les foules, met, dans ses manchettes, cette formule consacrée : «légère correction».
Rien à faire. On n'imaginait pas que les poids lourds de la cote, surtout les bancaires, les assurances et les célèbres immobilières, allaient connaître un revirement de fortune. Des chutes variant de 10 à 15%, en un laps de temps. Franchement, on ne s'attendait pas à une telle casse.
Le titre BMCE peine à renouer avec le vert, après avoir cédé plus de 10%, en novembre, tombant au-dessous de 230 DH. Le cas d'Attijariwafa bank est plus préoccupant. La première banque privée du Royaume ne parvient toujours pas à stopper sa saignée. Après avoir abandonné 12%, en novembre, le titre alignait une nouvelle baisse de 7,35% à 227 DH. Idem pour la Banque centrale populaire, la première banque publique qui perd à nouveau près de 2%, après avoir cédé 7,50% le mois précédent, terminant 247 DH. Pour sa part, le CIH, désormais banque maudite, signait, la semaine dernière, la plus forte baisse de son secteur, en perdant 3,67%, à 327 DH.
Même les sociétés de financement piquaient du nez. Maroc Leasing, victime de l'OPA lancée par la CDG, a vu son cours péricliter pour rejoindre le seuil qui lui a été décidé par le nouveau repreneur. Rien que pour la semaine passée, le titre du nouveau n° 1 du leasing s'est effrité de 5% à 348 DH, alors que le titre évoluait au-dessus des 400 DH, son cours moyen au début de l'année.
Le cas de Salafin reste incompréhensible tant il est vrai que, compte tenu de ses fondamentaux, la baisse est théoriquement injustifiée. Le titre de la filiale du Groupe FinanceCom consolide au dessous des 600 DH, terminant la semaine à 577 DH.
Certes, dans les minières, Managem, avec une chute de 15%, resterait sans doute le titre le plus volatil de la Place, à mesure que cette holding demeure soumise aux fluctuations des cours des matières premières sur le marché international.
L'autre paradoxe du marché casablancais provient des immobilières. Le titre Addoha, doyen de son compartiment, ne réussit décidemment qu'à la baisse : -12% en novembre et -12% pour la première semaine de décembre. Sort quelque peu identique de CGI, filiale de CDG, qui devait abandonner au mois de novembre près de 12%. On rappellera que ces deux valeurs figuraient parmi les titres les plus actifs de la Place, avec des volumes assez consistants.
Quant à l'ONA, elle ne pouvait espérer mieux. La chute de 3,67%, en ce début de décembre est liée, sans doute, à des prévisions peu reluisantes au titre de l'exercice 2009.
Certes, on ne peut, pour l'instant parler de crise boursière à la marocaine. Mais, lorsque tous les indices piquent du nez, cela devient sérieux. Ce sont des centaines de milliards de dirhams qui sont en jeu. Par rapport à la capitalisation boursière, celle-ci est aujourd'hui réduite à 490 milliards de DH alors qu'elle titillait les 600 milliards, il y a un an de cela. Et si les valeurs marocaines continuent à fondre comme neige au soleil, on ne peut que s'attendre au pire. Même si, en Bourse, le pire n'est jamais sûr.