-
La masse monétaire en hausse de 6,7% au troisième trimestre 2024
-
BAM : l'encours de la dette privée en hausse de 8%
-
Baisse du taux directeur : Bank Al-Maghrib confirme la reprise du cycle d'assouplissement monétaire
-
Royal Air Maroc renforce ses alliances avec les voyagistes brésiliens
-
Inversion de la pyramide des âges et taux de chômage nettement plus élevé en 2024
En fait, le marché de sucre vit un déséquilibre difficilement soutenable, compte tenu d’un déficit évalué à 13,5 millions de tonnes cette saison. « Face à l'effondrement de l'offre, la demande en hausse n'est plus satisfaite ». Un rappel douloureux, signalent les prévisionnistes.
Rien à craindre, chez nous. Le sucre ne manquerait pas sur les étagères. Cosumar, l’unique raffineur du pays, fera tout pour assurer l’approvisionnement régulier et normal du marché. Même au prix fort à l’importation. Comme les prix du sucre sont fixés par les pouvoirs publics, les prix de vente ne vont pas changer. La Caisse de compensation viendra toujours à la rescousse.
Même si cela n’a pas l’air d’inquiéter, le drapeau d’alerte reste toujours hissé sur ce créneau. Le Brésil, qui s’attend à une production en repli de 2,1 millions de tonnes sur la saison 2009-2010 à 34,6 millions de tonnes, est le plus gros exportateur mondial de sucre avec 60% du commerce mondial de cette matière. La situation est pire en Inde avec une chute de 15 millions de tonnes (ou 40%) de sa production, comparée à une année normale, pour cause de sécheresse.
En revanche, la demande est inscrite en hausse d’au moins 2,3%, cette année, à 165 millions de tonnes. Ce décalage dynamique entre la production et la consommation explique, de toute évidence, l’envolée des prix, depuis le début de l’année 2009, qui ont atteint aujourd’hui un niveau historique. Un niveau inquiétant surtout pour les pays importateurs comme le Maroc. Déjà, on signale une « rupture de stock, la pénurie dans certaines contrées du monde ». Or, la flambée de cette denrée vitale pour les populations à faibles revenus risque d’accroître leur vulnérabilité.
Dans le cas du Maroc, la situation n’est pas brillante non plus. La Cosumar assure, pour l’heure, la moitié des besoins du marché en sucre. Le reste est importé sous forme de sucre brut. Ces importations ont augmenté d’au moins 72% en valeur, au cours des neuf premiers mois 2009, à 2,8 milliards de DH (vs 1,6 milliard de DH pour la période correspondante en 2008). En volume, le Maroc a importé un peu plus de 800.000 tonnes contre 566.000 T en 2008. Dans sa toute dernière note de conjoncture, le ministère de l’Economie et des Finances signale que « pour faire face au renchérissement des cours mondiaux des produits subventionnés, le gouvernement a signé des contrats avec des banques internationales (Barclays, Calyon, Morgan Stanley et Natexis) pour mettre en place des instruments de couverture. Déjà, deux premiers contrats ont concerné les produits pétroliers. D'autres contrats relatifs aux achats de blé ou de sucre seraient également envisageables ».
Pour le moment, personne ne sait avec certitude ce que le marché va faire. Et au-delà des fondamentaux de la compagnie marocaine de raffinage, l’on ne sait vraiment pas comment cela fonctionne au niveau de la Cosumar.
On sait, en revanche, qu’elle continue à recevoir des subventions de la part de la Caisse de compensation pour chaque kilo de sucre produit, et qu’en plus, elle reçoit de la même Caisse le différentiel de prix chaque fois qu’il y a envolée des cours. Cosumar n’a pas à se plaindre de toutes les façons, encore moins le consommateur lambda. Par contre, la Caisse de compensation devra continuer à mettre la main à la poche pour renflouer la Cosumar. Cette situation de déséquilibre est probablement partie pour durer encore longtemps, tant que le Maroc n’assure pas son autosuffisance en sucre. Beaucoup de chemin reste à parcourir, si et seulement si, les aléas climatiques ne venaient pas encore compliquer la situation.