Alors que le gouvernement Benkirane devrait être nommé en principe demain : L'Istiqlal en ébullition


Narjis Rerhaye
Mardi 3 Janvier 2012

Alors que le gouvernement Benkirane devrait être nommé en principe demain : L'Istiqlal en ébullition
En ébullition, l'Istiqlal est au bord de l'implosion. C'est ce que déclarent avec vigueur des figures du plus vieux parti marocain. La trêve des confiseurs aura été de courte durée. Ce lundi 2 janvier, plusieurs Istiqlaliens, membres du comité exécutif, ont appelé à une réunion «urgente» et «extraordinaire» de cette instance. «La réunion devait avoir lieu lundi en fin d'après-midi et elle risque d'être explosive. Des décisions graves devraient y être prises. Tous les ingrédients de l'implosion sont réunis», assure un dirigeant de ce parti.
A l'origine de ce qui ressemble plus à une crise profonde qu'à une simple grogne, la dernière et définitive liste des ministres istiqlaliens proposés par Abbas El Fassi. Une liste qui est loin de faire l'unanimité chez les caciques de cette formation politique. «En gros, le secrétaire général a proposé des personnes qui n'ont rien à voir avec le parti ou qui ont rompu le lien depuis de très nombreuses années avec l'Istiqlal. Les militants qui sont sur le terrain et qui sont derrière les bons scores  istiqlaliens ont été marginalisés», affirme avec amertume un membre du comité exécutif du parti fondé par Allal El Fassi.
Parmi les ministrables mis en cause, Mohamed El Ouafa, actuel ambassadeur du Maroc au Brésil et que le leader de l'Istiqlal -il est également son beau-frère - a proposé pour occuper le poste de ministre de l'Education nationale. «M. El Ouafa est bel et bien istiqlalien. D'ailleurs Abbas El Fassi et lui ont épousé les filles d'Allal El Fassi. Mais il ne faut pas oublier que cela fait 15 ans que Mohamed El Ouafa est loin du parti et du Maroc, plus exactement depuis qu'il fait carrière dans la diplomatie», commente un Istiqlalien influent.
Autre ministrable qui suscite le courroux des militants du parti de «la balance», Youssef Amrani, le secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée, et qui figure sur la liste des ministres estampillés «Istiqlal». Il devrait  occuper le portefeuille de ministre délégué aux Affaires étrangères. Problème, M. Amrani a été istiqlalien dans une autre vie. « Il a quitté la jeunesse istiqlalienne il y a tellement longtemps. Et depuis, il a eu la carrière que l'on connaît au ministère des Affaires étrangères dont il a été d'ailleurs le secrétaire général », rappelle ce membre du comité exécutif aux destinées duquel préside Abbas El Fassi. « Les élus, ceux et celles qui se battent sur le terrain électoral, n'ont visiblement pas droit de cité, mis à part Abdessamad Qayouh, le député de Taroudant, qui a vu son siège de ministre sauvé », ajoute notre interlocuteur.
Selon les toutes dernières informations détenues par « Libération », l'Istiqlal va diriger six ministères au sein du gouvernement Benkirane : les Finances, l'Energie et Mines, l'Artisanat, l'Education nationale, les MRE en plus du ministère délégué aux Affaires étrangères. Deux anciens ministres, rescapés du gouvernement d'Abbas El Fassi, reviennent aux affaires, Nizar Baraka et Abdellatif Maazouz.
Les Istiqlaliens ne s'en cachent plus : la formation du gouvernement conduit par l'islamiste Abdelilah Benkirane a mis leur parti à rude épreuve. Plus grave encore, l'Istiqlal est loin d'être à l'abri d'une crise, « probablement la plus grave de son histoire ». Hamid Chabat, le syndicaliste trublion, serait, dit-on,  prêt à la riposte : ses ministrables, ceux qu'il a chaudement  recommandés, ont été « écartés » sans autre forme de procès. Et à Laâyoune, le puissant Hamdi Ould Rachid, l'Istiqlalien principal pourvoyeur de sièges parlementaires au Sahara, ne décolère pas depuis qu'il ne figure plus sur la liste des ministrables. « Mais attention, Abbas El Fassi est un vieux briscard de la politique. Il a plus d'un tour dans sa besace. Il ne va sûrement pas attendre d'être poussé vers la sortie. Dès la formation du gouvernement, il peut très bien demander à être déchargé de ses responsabilités de secrétaire général de l'Istiqlal vu que son troisième mandat était tout à fait exceptionnel car lié à son statut de chef de gouvernement », conclut un observateur de la chose politique.


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