Alors que Rabat et Madrid sont disposés à calmer le jeu : La tension persiste à l'entrée de Mellilia

Apparemment, rien ne semble apaiser la tension à la ville occupée de  Mellilia.   Le recours à la violence physique, ces derniers temps, par la police espagnole, contre des citoyens marocains au poste d'accès Bni Nsar, fait craindre le risque d'une escalade entre les deux pays. On l'a compris au haut niveau. Malgré le ton rassurant, la tension persiste.
Le Maroc à travers le ministère des Affaires étrangères, a multiplié les communiqués pour protester contre les exactions perpétrées par quelques éléments zélés et surexcités de la Guardia Civil et les réactions intempestives des politiques espagnols qui ont du mal à se débarrasser de l'esprit colonialiste.
En effet,  à l'initiative d'ONG locales de Nador, nombreux étaient les acteurs associatifs qui ont bloqué jeudi  l'entrée de camions de produits frais à Mellilia, (légumes, fruits et poissons),  pour protester contre les abus de la police espagnole envers des citoyens marocains. Du coup, les marchés de la ville occupée se trouvent à court de ravitaillement. Le blocage des fruits et légumes de passer de l'autre côté,  n'ont  pas été du goût des autorités espagnoles dans la ville occupée.
Par ailleurs, et en signe de solidarité avec les victimes marocaines d'actes de violence physique de la Guardia Civil, les contrebandiers  ont cessé de leur propre gré leur activité le temps d'une journée.
La presse espagnole, qui a rapporté l'information, indique que vu la situation actuelle tendue, des actions similaires sont sûrement  à prévoir dans les prochains jours.
La recrudescence des atteintes aux droits de l'Homme par les autorités espagnoles à l'égard des Marocains commence à prendre des proportions inquiétantes. De tels actes ne peuvent en aucun cas servir les bonnes relations des deux Royaumes.   
Ces incidents se sont produits au lendemain d'un appel téléphonique passé par le roi d'Espagne Juan Carlos à SM le Roi Mohamed VI pour tenter d'apaiser les tensions apparues ces dernières semaines.
A rappeler que le dernier incident qui a fait monter d'un cran la tension entre les deux pays concernait l'étudiant Mustapha Belhacen qui a été tabassé le 2 août par des éléments de la Guardia Civil.   Il s'agit du troisième cas relevé en quelques semaines.
Après ce fâcheux incident, la réaction du Maroc ne s'est pas fait attendre puisqu'il  a exprimé, via un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, sa forte indignation suite au recours une fois de plus à la violence physique par la police espagnole contre des citoyens marocains au point d'accès à la ville occupée de Mellilia. Dans ce sens Taib Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères,  a reçu à Rabat, l'ambassadeur de l'Espagne, Luis Planas Puchades, pour lui réitérer, dans les mêmes termes, l'indignation du Maroc face à de tels actes inacceptables.
 Le Royaume a également exprimé le 16 juillet dernier, son énergique protestation à la suite d'actes de violence physique commis contre cinq jeunes Marocains, résidant en Belgique, lors de leur passage poste Bni Nsar à Mellilia. L'agression de ces jeunes citoyens marocains avait suscité l'indignation de nombre d'organisations de défense des droits de l'Homme.  
De même, le citoyen Karim Lagdaf, qui était accompagné de sa mère, avait subi un sort similaire, le 29 juillet dernier, au même point de passage à la ville occupée de Mellilia.