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Alger resserre l’étau autour des camps de TindoufNouvelles arrestations de Sahraouis et saisie de leurs biens par la gendarmerie algérienneEntretien Ahmadou El-Katab
Lundi 26 Mai 2014
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Abeidi et Ali Salem sont des frères descendants du caïd Salah qui appartient à la tribu Aït Moussa Waâli. Ils font partie des nombreux jeunes Sahraouis des camps de Tindouf qui n’ayant aucune source de revenus, pratiquent depuis quelques années le commerce avec des commerçants de la ville voisine de Zouerate, en Mauritanie. Mais depuis que les autorités algériennes ont décidé de restreindre les mouvements des camps de Tindouf, le commerce jadis lucratif devient périlleux voire impossible. Les deux frères bravant les interdits avaient chargé une quantité de gasoil à bord du vieux véhicule qu’ils possèdent et se sont mis en route pour écouler leur cargaison à Zouerate d’où ils comptaient rapporter des marchandises qui manquent, de plus en plus, dans les camps. C’était malheureusement compter sans la vigilance algérienne qui bloquait toutes les issues menant de ou vers les camps de Tindouf. A peine ont-ils franchi le poste de la prétendue gendarmerie du Polisario qu’une patrouille de la gendarmerie algérienne les a interceptés et manu militari, a saisi leur véhicule qui qui avait disparu vers une destination inconnue. Les deux frères ont été ensuite embarqués à bord du véhicule de la gendarmerie pour être incarcérés dans une prison militaire aux environs de Tindouf. Tout cela s’est déroulé sous le regard impuissant d’éléments de la milice du Polisario. Si on sait que les deux frères ont été enfermés dans des cellules près de Tindouf, il y a des centaines de jeunes Sahraouis dont on ignore le sort et qui ont été embarqués, soit par l’armée, soit par la gendarmerie algériennes devant le silence éhonté des dirigeants du Polisario. Clôturant les cérémonies festives commémorant les 9 ans de l’INDH, les représentants de l’ADS, de l’Entraide nationale et des différents départements ayant contribué à la marche vers le développement de la province, avaient fait des exposés détaillant les réalisations faites et auxquelles ces institutions ont apporté leur concours, en partenariat avec l’INDH. Parmi ces conférenciers, Libé a rencontré Sid’ Ahmed Hormatollah, coordinateur régional de l’Agence pour le développement social (ADS) pour la région Oued Eddahab-Lagouira qui a bien voulu répondre à nos questions. Libé : Vous avez assisté à la cérémonie commémorant les 9 ans de l’INDH. Quels sont les projets auxquels l’ADS a contribué et quel est l’impact de ces projets sur le développement de la province ? Sid’Ahmed Hormatollah : J’ai effectivement assisté à la commémoration des 9 ans de l’INDH à Bir Guendouz. Quant à l’appui de l’ADS aux projets de l’INDH, au niveau de la province, il s’agit d’appui technique à tous les porteurs de projets dans le cadre des programmes de l’INDH. Depuis l’inauguration de la coordination régionale en 2008, nous avons assisté et appuyé les porteurs de projets entrant dans le cadre de l’INDH au niveau de la province d’Aouessred de 2008 à 2013-14, soit plus de 150 projets. Ces projets ont, bien sûr, un impact direct sur les populations ciblées. On peut le constater tant au niveau des femmes qu’en ce qui concerne les jeunes chercheurs d’emplois qui ont bénéficié de financements directs provenant du budget réservé aux activités génératrices de revenus dans le cadre de l’INDH ayant un impact direct sur les populations. Nous avons remarqué lors de l’évaluation que nous avons faite à la fin de l’année 2013 qu’il y a un rendement générant une stabilité financière et économique, pour les populations cibles bénéficiaires de ces financements. Dans le cadre du deuxième volet concernant l’appui de l’ADS aux communes de Bir Guendouz et Aouessred, nous avons assisté ces deux communes pour l’élaboration de leurs plans de développement communaux. Ces derniers ont permis aux conseils communaux concernés d’avoir une vision claire pour la période 2012-2016. Ce programme de développement communal émane d’un diagnostic participatif des populations des deux communes au niveau des centres de Bir Guendouz et Aouessred. Pour ces démarches participatives, nous avons sorti des axes de développement. Ainsi pour Bir Guendouz, nous avons dégagé la plate-forme commerciale. Pourquoi Bir Guendouz? Car cette commune représente la porte du Maroc vers l’Afrique subsaharienne et nous nous devons de la rendre attractive et promouvoir son territoire. Pour booster les activités au niveau de ce territoire et le rendre attractif pour les investissements et l’habitat, nous avons suggéré la plateforme qui est très importante. Nous avons, également, prévu le port de Bir Guendouz où il y a les plages et où les activités de pêche sont déjà existantes. Les originaires de la région Oued Eddahab Lagouira se plaignent d’être exclus. N’y a-t-il pas des projets initiés par l’ADS au profit de cette frange de population ? S’agissant des autochtones de la région qui prétendent être exclus, je confirme que la majorité des projets initiés par l’INDH et que nous appuyons techniquement, soit 95% d’entre eux profitent aux gens originaires de la région. Ce qui peut être vérifié dans tous les documents, rapports et certificats établis au niveau de l’administration et des commissions techniques de l’INDH. L’INDH, je le rappelle, dont les activités ont visé essentiellement les autochtones, à travers les jeunes diplômés chômeurs, les personnes en situation de précarité, les ralliés ayant rejoint la mère patrie et désirant y commencer une nouvelle vie. Les autorités et les commissions de l’INDH ont toujours donné la priorité aux autochtones que ce soit à Aouessred ou à Oued Eddahab, de manière à rendre cette frange de population productive et économiquement autonome. Pour ce faire, et dans le cadre de l’appui technique de l’ADS aux activités de l’INDH, nous avons mis sur pied des programmes dont celui concernant l’insertion des jeunes et des personnes handicapées. Un autre programme de soutien aux établissements scolaires dont nous avons constaté l’insuffisance de niveau, a été établi en concertation avec le département de l’éducation nationale. Le troisième programme mis sur pied a concerné la formation des acteurs associatifs et que nous avons appelé ‘’Takouya’’. Il a permis la professionnalisation des membres de 90 associations dont 30 à Aouessred et 90 à Dakhla. Ces acteurs ont appris comment communiquer, rédiger un rapport, négocier un partenariat ou monter un projet, etc. Ce programme qui a concerné l’année 2014 sera clôturé avec pour résultat un bon nombre d’associations outillées et formées. La pêche a également eu un programme qui vise l’insertion de jeunes sans emploi dans ce secteur et que nous avons appelé « Programme d’insertion des jeunes dans le secteur de la pêche ». Il s’adresse aux jeunes chômeurs, désireux de monter leurs propres projets dans ce secteur qui, nous le savons, est prometteur. Il a profité à 120 jeunes chercheurs d’emplois. Un autre programme concerne l’élevage et l’exploitation des camelins et la valorisation de leur lait et vise quelque 100 jeunes chercheurs d’emplois des deux sexes. Le Conseil de sécurité de l’ONU a rejeté la proposition visant l’élargissement des prérogatives de la MINURSO à la surveillance des droits de l’Homme. Un commentaire à ce sujet? C’est un succès important de la diplomatie marocaine. Il est dû au travail accompli par cette diplomatie, d’une part et aux démarches personnelles de Sa Majesté le Roi. La création des commissions régionales des droits de l’Homme de Laâyoune-Smara et Dakhla Aouessred et leur dynamisme incontestable sur le terrain ont été déterminants dans l’établissement des rapports des différentes commissions internationales ayant visité la région et qui se sont rendu compte de l’efficacité de ces commissions qui ont réussi à intervenir, chaque fois qu’il était nécessaire et à veiller au strict respect des droits de l’Homme. La multiplication des manifestations dans les camps de Tindouf, la remise en question de la légitimité du Polisario et les nombreuses personnes qui, venues dans le cadre des visites familiales organisées par le HCR, refusent de retourner aux camps. Des observateurs les définissent comme un déclin définitif du Polisario. Qu’en pensez-vous ? Ecoutez, nous sommes en 2014. Les gens qui vivent dans les camps de Tindouf ont plus ou moins 40 ans, en moyenne. L’homme, en général, est désireux de changement et les jeunes qui ont initié ce mouvement souhaitent évoluer. Ayant constaté le développement que connaissent les provinces marocaines du Sud, ces jeunes veulent mettre fin à ce statu quo. Ils entendent avoir un niveau de vie comparable à celui de leurs cousins dans les provinces du Sud. Donc, ils aspirent rejoindre le pays et contribuer à cette évolution, à l’abri des persécutions des dirigeants du Polisario. Lu 1751 fois
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