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Or, les élections législatives anticipées précitées ont permis de mettre en œuvre les dispositions progressistes de la Constitution adoptée par voie référendaire le 1er juillet de la même année, propulsant le Maroc vers la modernité institutionnelle et sociétale. Dans ce contexte, la Jamaâ a vu une autre de ses plus grandes craintes se réaliser lorsqu’en date du 27 novembre 2011, un communiqué du ministère de l’Intérieur annonçait que le Parti de la justice et du développement (PJD), islamiste modéré et légaliste, a obtenu 107 sièges sur les 395 qui étaient à pourvoir. Al Adl wal Ihsane réalise alors que le PJD, qui participe activement au jeu démocratique dans un cadre institutionnel légal, finira inexorablement par endiguer les sympathisants islamistes qui auraient pu, hypothétiquement, pencher dans le sens de la Jamaâ, marginalisant de la sorte davantage ce mouvement. Notons que les idées de la Jamaâ, empreintes d’intégrisme religieux, la mettent d’ores et déjà à l’écart de la scène politique nationale, qui, elle, est modérée et soucieuse de répondre aux impératifs universels de gouvernance.Les réactions d’Al Adl wal Ihsane n’ont pas tardé suite à l’annonce des premiers résultats du scrutin électoral. En effet, l’organisation a choisi de changer sa ligne stratégique, dès lors qu’elle a perçu les bouleversements qu’a connus le monde arabe durant l’année 2011 comme une voie opportune, lui permettant, par mimétisme, de s’imposer comme une alternative. La Jamaâ, dans son raisonnement, n’a certainement pas pris la mesure de l’attachement des Marocaines et des Marocains à l’institution Royale et à l’islam. Celle-ci encourage un islam modéré et respectueux des droits et libertés. Depuis, Al Adl wal Ihsane fait partie d’un mouvement contestataire hétéroclite et disparate, que le manque d’adhésion populaire a cantonné à un rôle quasi inexistant. Relevons également le fait que la Jamaâ, à l’image de ce mouvement de protestation, refuse d’opérer son entrée en politique. L’explication donnée à ce refus est des plus simples : jouer le jeu de la démocratie comporte un risque pour les formations ne suscitant qu’une très faible adhésion populaire, dans la mesure où elles seront considérées comme non représentatives et seront amenées à disparaître. Seul ce positionnement contestataire et hors-système permet à ce type de mouvements de survivre.
Ainsi, si la Jamaâ s’est hasardée à remettre en cause les résultats officiels du scrutin, auquel elle n’a participé ni de près ni de loin, c’est dans l’unique but de rappeler à tous les acteurs institutionnels légitimes, dont les partis politiques, qu’elle existe encore. Et ce simple constat permet de mesurer le désarroi d’Al Adl wal Ihsane qui malgré plusieurs décennies d’existence, peine à convaincre et à rassembler autour d’elle les citoyens marocains qui eux, se sont clairement positionnés du côté du progrès incarné par la Monarchie.
* - Le CEI est un groupe de réflexion et d’analyse basé à Rabat. Acteur actif du débat
afférent à la conflictualité
saharienne et à certaines
thématiques nationales
fondamentales, le CEI a publié, en 2010, aux éditions Karthala, un ouvrage collectif
intitulé : « Une décennie de réformes au Maroc
(1999-2009) ». En janvier 2011, le CEI a rendu public, auprès du même éditeur, un second ouvrage titré,
« Maroc-Algérie : Analyses
croisées d’un voisinage hostile ». Il vient également de faire
paraître, aux éditions
précitées, un ouvrage portant sur « Le différend saharien devant l’Organisation des Nations unies ». Outre ses revues, libellées,
« Etudes stratégiques
sur le Sahara » et « La Lettre du Sud marocain »,
le CEI compte par ailleurs
à son actif plusieurs supports électroniques entre autres, www.arsom.org,
www.saharadumaroc.net, www.polisario.eu
et www.ibn-khaldoun.com.