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S’exprimant lors d'un colloque sur le Printemps arabe, organisé le 6 décembre à Washington par le Centre de réflexion Wilson, Mme Lagarde a déclaré que le monde peut contribuer à promouvoir des changements positifs dans le monde arabe en s'ouvrant aux exportations en provenance du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord.
Selon elle, la communauté internationale doit accorder aux pays de cette région un meilleur accès aux marchés pour qu’ils se modernisent et deviennent plus concurrentiels.
Dans ce cadre, la directrice générale du FMI a plaidé pour que les pays du monde entier facilitent le commerce des pays arabes en supprimant les barrières douanières et non-douanières à leur égard, ce qui pourra être, selon elle, à court terme d'une grande aide.
Pourtant, la question d’aide au monde arabe suscite plus de questions qu’elle en résout. Elle interpelle les politiques d’aide déjà existante et fait réfléchir sur les positions à adopter par la communauté internationale dans la région. Quelle sera la nature de ces aides ? Quelles structures mettre en place pour les gérer? Faut-il garder les schémas anciens de leur octroi ou faut-il penser à de nouvelles modalités ? Faut-il les orienter ? Et comment garantir leur efficacité et assurer leur suivi ?
Pour Daniel C. Kurtzer, ancien ambassadeur des USA en Egypte et en Israël, la question de la définition de la nature des aides étrangères reste l’un des défis auxquels doit répondre le Printemps arabe. Selon lui, les officiels à Washington ont été trop hésitants concernant la position à prendre et l’approche diplomatique à adopter envers le monde arabe.Car, après avoir été le gendarme et le principal client d’une région dans laquelle les régimes autoritaires sont les normes, les Etats-Unis doivent maintenant convaincre que leurs buts de long terme pourront s’accomplir au bénéfice des populations de la région.
Pourtant, ils étaient conscients, selon lui, qu’il est temps de réagir pour soutenir les réformes dans la région mais sans intervenir directement dans ce processus. Il a été clair pour Washington que chaque peuple doit fixer son propre rythme d’évolution et l’horizon qu’il veut atteindre. Mais, les officiels américains sont unanimes que toute aide destinée à la région doit prendre en considération les intérêts stratégiques américains et ceux de ses alliés dans la région même s’il n’y a pas de garantie que ces relations perdurent.
Du côté de l’Europe, Bernardino Léno Gross, représentant spécial de l’Union européenne pour la région de la Méditerranée du Sud, a indiqué que l’Europe a décidé dès le mois de mars dernier, précisément à la fin des révoltes en Tunisie et en Egypte, d’être présente dans cette zone. « Les membres de l’UE se sont mis d’accord sur plusieurs outils à mettre en œuvre pour dynamiser leurs activités dans la région », a-t-il affirmé.
A ce propos, il a indiqué que l’Europe a débloqué 57 millions de dollars comme budget de voisinage et qu’elle compte le multiplier pour accompagner les mutations en cours, notamment dans les pays avancés dans le processus des réformes.
Mais cette politique d’aide destinée au monde arabe n’est pas du goût de tout le monde, a noté Léno Gross. En effet, certaines voix se sont élevées au sein du monde arabe estimant que l’Europe ne s’intéressait pas trop à la population de la région ou qu’elle répondait peu à ses attentes. Voire qu’elle a même soutenu pendant très longtemps les régimes autoritaires.
Même appréciation de Dominique De Villepin, ancien Premier ministre français, qui a estimé que la politique d’aide au monde arabe n’a pas changé et que des schémas anciens sont en train d’être dupliqués sur des réalités nouvelles. A ce propos, il a indiqué que l’initiative de Deauville, proposée par le G8 pour soutenir le Printemps arabe, a quelque chose d’archaïque et que les efforts déployés par l’UE pour les Etats de l’Europe de l’Est, sont à des années-lumière pour envisager de le faire pour les pays du Sud.
Pour lui, la politique d’aide ne doit pas conduire l’Occident à une immixtion dans les révoltes politiques arabes, ni à avoir peur d’elles. « Il faut accepter que ces peuples choisissent leur destin démocratiquement », a-t-il confié tout en précisant qu’autant l’Occident ne doit pas se mêler dans ces révoltes, autant il est essentiel pour le succès des révoltes sociales et économiques.
Et de son point de vue, De Villepin estime que les Européens devront être plus proposants qu’ils le sont aujourd’hui. « Ce que nous devons faire aujourd’hui est de réfléchir sur un nouveau statut de négociation avec les pays de cette région. Une véritable revitalisation de l’UPM, la création d’une banque pour la Méditerranée qui soit le centre des enjeux financiers de ces Etats », a-t-il conclu.