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Un appel qui n'est pas resté sans lendemain. L'OMDH a été la première à se manifester. Dans un communiqué, rendu public mercredi, l'ONG présidée par Amina Bouayach a annoncé sa décision de saisir le Comité international de la Croix-Rouge sur la nécessité de la protection des civils sans défense en vertu des dispositions de la 4ème Convention de Genève, ajoutant qu'elle envisage d'interpeller également les autorités algériennes afin de lui permettre de rendre visite aux six victimes qui seraient incarcérés dans le bagne secret « 9 juin ». Dans le même communiqué, l'ONG se dit étonnée que les détenus soient traduits devant un tribunal
militaire. La même ONG s'étonne également que cette décision soit prise sur la base d'une simple demande du directeur de la prison secrète, relevant l'absence de toute accusation à l'encontre des détenus dont le « délit », paraît-il, est d'avoir simplement critiqué « l'unilatéralisme » dont le Polisario fait preuve en matière de prise de décision et d'avoir exprimé leur refus du « détournement des aides humanitaires » au profit des familles de la direction du Polisario. Un constat qui est d'ailleurs confirmé par un récent rapport de l'Institut de Claude Moniquet ( ), lequel établit que les dirigeants du Polisario ont réussi à se procurer des villas luxueuses dans le sud de l'Europe grâce au détournement des aides internationales. Ahmed Bellouh ne croyait peut-être pas avoir mis le doigt sur la plaie qui fait le plus mal à la junte d'un front qui amasse des montagnes de fortunes sur les ruines d'une population séquestrée livrée en pâture à l'incurie et à la misère.
Voilà, semble-t-il, le chef d'accusation auquel sera confronté Ahmed Bellouh, qui sera jugé par un procureur militaire dénommé Ould Moulay Zine.
Mais voilà, Ahmed Bellouh n'est pas au bout de ses peines. Observant une grève de la faim depuis déjà un mois, la victime est également exposée à toutes les formes de torture, d'intimidation et d'humiliation. Et c'est l'un des fondateurs du Polisario, Mustapha Sayed Bachir, commandant de la quatrième zone militaire, qui s'occupe personnellement de l'application de ces méthodes indignes. « On voudrait bien savoir ce que penseraient les chevaliers preux des droits de l'Homme », s'indigne Ramdan Ould Messaoud, président de l’association sahraouie de défense des droits de l'Homme (ASSADEH), dans une allusion à peine voilée à Human Rights Watch.