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Sa série policière «La brigade» est la première du genre, dans notre pays. C’est dire que ce cinéaste, issu d’une famille
d’artistes connus, a su se faire un prénom dans
le monde du
spectacle. A force d’un travail acharné.
Libé : Adil Fadili, je suppose que dans votre cas il fallait surtout se faire un prénom. Quant au nom Fadili, il a toujours été célèbre dans le milieu artistique marocain.
Adil Fadili : J’avoue qu’il est difficile de se frayer son propre chemin, quand le père est déjà un artiste connu et que la sœur remporte partout un grand succès. Au début, on me présentait tout le temps comme étant «le fils de Aziz Fadili» ou «le frère de Hanane Fadili». C’est une situation que je vivais assez difficilement. Il fallait donc faire plus d’efforts que les autres pour s’imposer. J’avais mon mot à dire et je me répétais tout le temps que je devais avoir une carrière d’artiste à part entière. Et croyez-moi, il m’a fallu pas moins de 12 ans de travail acharné pour me faire un prénom comme vous dites. Ma première réalisation pour la télé a eu lieu en 1999. C’est dire la persévérance dont il fallait faire preuve pour gagner la confiance des gens.
Vous avez été le premier Marocain à réaliser une série policière.
Effectivement, «La brigade» a été la première série policière marocaine. Elle est venue combler le vide qui se faisait sentir à ce niveau. D’autant plus que le public marocain aspire à voir des séries marocaines avec des héros typiquement marocains. C’est un travail stimulant, car les séries policières suscitent un intérêt grandissant du public, grâce à l’intrigue et à l’histoire qui doit être riche en péripéties.
Quel regard portez-vous sur les séries et les sitcoms marocaines proposées durant le mois de Ramadan?
Ce que je reproche un peu à certaines sociétés de production, c’est de ne pas se renouveler sur le plan des idées et des projets. Le problème qu’il y a aujourd’hui c’est que toutes les productions télé se ressemblent. C’est toujours les mêmes concepts, les mêmes dialogues, les mêmes histoires, les mêmes techniques d’éclairage. Rien ne sort vraiment du lot, à quelques exceptions près. Alors que le public a des attentes qu’il exprime haut et fort. Il aspire à plus d’imagination et de créativité. Je reste persuadé, à cet égard, qu’une série comme « La brigade » fait preuve d’originalité. Elle offre quelque chose de vraiment nouveau aux téléspectateurs.
Regardez par exemple ce qui se passe pour le cinéma national. A chaque fois qu’il y a un nouveau film marocain, les gens n’hésitent pas à faire le déplacement pour le voir. Je pense que pour la télé également, on pourrait dissuader les téléspectateurs de zapper, en leur proposant un produit intéressant, bien fait et suffisamment diversifié.
En tant qu’acteur et cinéaste, pensez-vous que le cinéma marocain se porte plutôt bien à l’heure actuelle ?
Disons qu’il se porte bien, mais que la situation pourrait s’améliorer davantage, s’il y avait suffisamment de salles de cinéma. Car on produit beaucoup de films mais on ne trouve pas où les projeter.
Au demeurant, le film marocain n’a rien à envier à ce qui se fait à l’étranger. La preuve, c’est qu’il s’exporte plutôt bien. Un peu partout dans le monde. Il y a même des films marocains qui ont battu des records d’entrées. Nous avons un autre atout majeur au Maroc, c’est la liberté d’expression dans le domaine de l’art. Ce qui est loin d’être le cas dans d’autres pays arabes. Et cette liberté-là, il faut tout faire pour la préserver.