"Nous avons trouvé un accord sur tout, incluant les 48 mesures préliminaires" conditionnant le déblocage de cette tranche d'aide financière, a annoncé le ministre des Finances, Euclide Tsakalotos, à l'issue de négociations marathon avec le "quartet" représentant les bailleurs de fonds du pays.
Cet accord inclut un compromis sur la question des saisies immobilières, qui bloquait jusque-là l'avancée des discussions, les créanciers voulant les faciliter alors qu'Athènes veut continuer à en protéger la majorité des ménages endettés.
Selon une source du ministère, ce compromis permettra de protéger des saisies de leur résidence principale quelque 60% des ménages endettés, alors que le gouvernement entendait au départ maintenir le cadre actuel en protégeant plus de 70%, face aux créanciers, n'admettant une couverture que pour 20% d'entre eux.
Cette protection sera toutefois soumise à une série de strictes conditions, tandis que ce régime sera révisé en 2019, a indiqué la même source.
Un projet de loi formalisant les mesures convenues doit être déposé au Parlement grec mardi, et soumis au vote jeudi, a précisé le ministère.
Le texte doit aussi régler les autres points de divergence, avec des mesures pour augmenter les recettes publiques sans imposer une hausse de la TVA sur l'enseignement privé, envisagée un moment mais très impopulaire, et un durcissement des règles pour le rééchelonnement du paiement des arriérés fiscaux et des cotisations sociales.
Selon une source européenne, les directeurs du Trésor de la zone euro ("Euro Working Group" - EWG) devaient de leur côté prendre acte mardi de cet accord, avant une décision attendue de la zone euro vendredi sur le déblocage des fonds.
Ces derniers incluent une tranche de 2 milliards d'euros et une autre de 10 milliards destinés à la recapitalisation en cours des banques grecques. Le gouvernement grec de gauche radicale s'est résolu en juillet à accepter de mener un nouveau train de mesures de rigueur et de réformes en échange du maintien du pays surendetté et sous perfusion financière via un prêt de 86 milliards d'euros sur trois ans.
Le "quartet" représentant les créanciers, Declan Costello, de la Commission européenne, Rasmus Rüffer, de la Banque centrale européenne (BCE), Nicola Giammarioli, du Mécanisme européen de stabilité (MES), et Delia Velculescu, du Fonds monétaire international (FMI), passe en revue depuis plus d'une semaine à Athènes la mise en œuvre par la Grèce de cet accord de juillet.