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A titre de comparaison, le nombre de morts dans des accidents de la circulation au Maroc équivaut presque à celui de la France qui compte pourtant un parc automobile quinze fois plus important et une population deux fois plus élevée.
405 morts exactement, c'est le chiffre plus qu'alarmant des enfants de cette catégorie d'âge ayant perdu la vie dans des accidents de la circulation enregistrée au Maroc en 2009. C'est ce qui ressort de chiffres publiés lors du 3ème séminaire sur l'éducation routière organisé, jeudi et vendredi à Tétouan, par le Comité national de prévention des accidents de la circulation (CNPAC).
Quant au nombre de blessés graves, il s'élève à 1446 (1015 garçons et 431 filles) contre 9855 blessés légers (6493 garçons et 3362 Filles).
On apprend également, en marge de ce séminaire, que de 1960 à 2009, le Maroc a enregistré 1.589.216 accidents ayant fait 2.409.664 victimes dont 125.184 morts, soit l'équivalent d'une population d'une ville moyenne.
Au total, ces accidents de la route ont coûté au Maroc plus de 11 milliards de DH, soit 2,5 % de son PIB.
Pour revenir aux enfants victimes de cette "guerre des routes", une étude-pilote menée à Casablanca par le CNPAC montre que les risques sont plus importants chez la tranche d'âge de 12-15 ans, suivie de ceux âgés entre 6 et 8 ans. Ces deux catégories correspondent à deux tournants majeurs dans la vie de chaque enfant. Il y a d'abord ce qu'on appelle la période de latence (6 et 11 ans) marquée par la séparation du milieu familial, la période de socialisation et des jeux de groupe.
Il y a ensuite l'adolescence dont les facteurs déterminants sont en rapport avec la crise d'adolescence (crise existentielle, autonomie, idéalisme...), comportements dangereux, le fait de se surpasser face aux groupes de référence, ainsi que la conduite à risque avec des représentations temporelles et spatiales spécifiques et encore limitées par rapport à l'environnement urbain.
Les groupes les plus touchés sont les piétons avec 71,7 %, suivis des passagers, 21,8 %, les cyclistes, 6,5 % des victimes, mais, selon cette étude, cette catégorie est appelée à se développer durant les années à venir.
Les élèves, écoliers et collégiens représentent 51 % du nombre des victimes de ces accidents dont 88 % ont eu lieu sur des voies de circulation automobile dont un tiers concerne des lieux de départ de piétons à partir de trottoirs non revêtus.
20 % de ces accidents sont survenus dans un rond-point. La présence d'un passage piétonnier n'est signalée que dans 5 % des cas. En outre, dans 64 % des cas enquêtés, il n'y a aucun panneau de signalisation présent dans les environs du lieu de l'accident, et 50 % des accidents sont concernés par la présence de véhicules en stationnement dont plus de la moitié n'est pas autorisée et obstrue la visibilité aux enfants.
Les véhicules en stationnement sur les trottoirs constituent ainsi une gêne pour les piétons en général et pour les enfants en particulier (55 % des cas enquêtés) qui sont obligés d'utiliser la chaussée pour circuler ou pour jouer.
Leur insouciance, après tout ce ne sont que des enfants, les mettra fatalement en danger. Mais, le plus inquiétant, c'est que 17 % des accidents des 5/9 ans se sont produits directement devant l'école, et c'est là où le bât blesse, car comment se fait-il que dans la majorité des cas il n'y a aucune signalisation, encore moins d'adultes pour aider les enfants à traverser la route, comme c'est le cas dans les pays occidentaux où des volontaires, la plupart du temps des retraités, bravent le froid ou la chaleur, et viennent se placer, tôt le matin sur les passagers à piétons pour aider ces enfants à joindre en sécurité le portail de leur établissement.
Toujours, selon cette étude-pilote, l'excès de vitesse est apparu clairement dans au moins 42 % des accidents des 5-9 ans et plus de 50 % pour les 10-14 ans. Dans le quart des cas, la vitesse est associée à un dépassement. Par ailleurs, la moitié des piétons des 10-14 ans accidentés étaient en début de traversée contre les 2/3 pour les 5 à 9 ans, et la majorité des accidents se produisent en intersection et sur voie large.
Dans les tiers des cas, l'accident s'est produit à un carrefour à feux de signalisation, et sur les passages pour piétons qui ne sont pas respectés. Ces chiffres qui parlent d'eux-mêmes, donnent matière à réfléchir et nous interpellent tous, pouvoirs publics, élus, société civile, enseignants, élèves, parents, partis politiques, en somme toutes les composantes de la société.
Que de fois la sonnette d'alarme a été tirée … mais en vain.