-
Nécessité de maintenir l'effort de l'investissement public et favoriser son rôle de levier pour l'investissement privé
-
Maroc-Belgique : Signature à Rabat d'un mémorandum d'entente pour renforcer la coopération dans le domaine judiciaire
-
Mohamed Abdennabaoui : Plus de 4 millions Affaires traitées par les tribunaux du Royaume en 2024
-
El Hassan Daki : L’optimisation des performances passe essentiellement par la mise à niveau institutionnelle et humaine
-
Examen de la coopération sécuritaire entre le Maroc et l’Espagne
La réforme des partis et de la conduite politique commence par la clarification, a fait valoir le premier des Ittihadis. Et ce devoir de clarification appelle des réponses. "Avec qui sommes-nous ? A quelle famille politique appartenons-nous? Quelle est notre identité ? Le temps est venu de mettre un terme au mélange des genres et au brouillard politique. Il est aujourd'hui nécessaire de mettre fin à ces préjugés selon lesquels tous les partis se ressemblent et courent derrière le pouvoir et les postes. Nous voulons contribuer à changer cette image. Et s'il ne devait y avoir qu'un seul parti à se battre pour cette clarification de l'identité politique, eh bien ce sera l'USFP! ", s'est exclamé A. Radi devant la presse avant de souligner que "l'USFP veut profiter de ce nouveau départ pour poser des questions de fond ".
72 heures après leur décision de ne pas intégrer le gouvernement Benkirane au terme d'un Conseil national tenu dimanche 4 décembre, les dirigeants de l'USFP ont décidé d'expliquer aux journalistes et à l'opinion publique les raisons du passage à l'opposition de ce parti au pouvoir depuis l'alternance de 1998. Un exercice d'analyse (et de pédagogie) auquel s'est prêté de bonne grâce le patron des socialistes marocains. "Après la réforme de la Constitution et les résultats électoraux des législatives, le Maroc entame un nouveau cycle, celui de l'alternance par les urnes. Seuls les pays autoritaires ne connaissent pas de cycles. Notre pays a connu trois cycles dont celui de l'alternance consensuelle. A chaque fois, l'USFP a joué un rôle déterminant dans ces cycles. Les Ittihadis ont mené des batailles pour passer d'un cycle à l'autre, pour passer d'un système autoritaire à celui de l'alternance consensuelle. C'est aussi au prix des sacrifices politiques de l'USFP que le Maroc a avancé. Les conditions de l'alternance consensuelle étaient difficiles. Nous les avons acceptées pour que le Maroc change. Notre parti a payé le prix de l'alternance mais nous l'avons fait en connaissance de cause. Car c'est grâce à tout cela que nous vivons aujourd'hui une alternance par les urnes, l'alternance étant l'un des principes de la démocratie", soutient le président sortant de la Chambre des représentants.
Nouveau cycle donc au Maroc qui voit l'arrivée au pouvoir des islamistes du PJD. La famille politique d'Abdelilah Benkirane n'a jamais été aux commandes du pouvoir. "Et le PJD y a accédé en toute légitimité", rappelle A. Radi avant de souhaiter plein succès à l'Exécutif qui va succéder à l'équipe d'Abbas El Fassi.
"Le noyau dur du prochain gouvernement, c'est la droite"
En rejoignant l'opposition, le parti de la Rose a choisi le chemin de la clarification. Cette formation politique de gauche, appartenant à l'Internationale socialiste, a fait aussi et surtout le choix de la gauche. "Il ne faut pas perdre de vue que le noyau dur du prochain gouvernement est la droite. Nous sommes, nous, des gens de gauche. Nous pensons qu'une majorité doit avoir une identité politique. Nous devons nous arrimer aux concepts universels qui font la modernité de la pratique politique. Ceux qui disent qu'il n'y a ni gauche, ni droite ni centre au Maroc font tout simplement preuve de conservatisme". L'allusion est claire. A l'USFP, le temps des idéologies est loin d'être mort.
Vie et mort de la Koutla aussi. Le Bloc démocratique est désormais en stand by, avec un Istiqlal qui a fait le choix de la majorité, d'un USFP qui a rejoint l'opposition et d'un PPS qui s'apprête à rentrer au gouvernement. "Quand viendra demain le temps de la réforme, nous la ressusciterons. Il faut le savoir, la Koutla est un instrument de changement et de réforme, pas un instrument de gestion. Et pour toutes les réformes essentielles qu'elle a rendues possibles, il faut aujourd'hui lui rendre hommage", conclut le Premier secrétaire de l'USFP.
L'opposition selon l'USFP
Les socialistes marocains basculent dans l'opposition. Mais attention, pas n'importe laquelle. "C'est une opposition au sens noble du terme que nous allons mener. Nous l'appréhendons en tant que mission au service de l'intérêt général", explique le Premier secrétaire de l'USFP.
Radi rappelle volontiers le rôle de l'opposition tel que stipulé dans la nouvelle Constitution adoptée le 1er juillet dernier, notamment celui de contrôle du pouvoir exécutif. L'USFP le dit haut et fort : depuis les bancs de l'opposition, elle entend corriger les erreurs du prochain gouvernement. "L'opposition est aussi un pouvoir à travers le contrôle que nous entendons mener sur l'administration, la bonne gouvernance, etc. Il ne faut surtout pas oublier que l'opposition est l'un des piliers de la démocratie. Il n'y a pas de démocratie sans opposition", fait valoir celui qui préside aux destinées de l'Union socialiste des forces populaires.
L'opposition selon l'USFP, c'est corriger les erreurs du prochain gouvernement, soutenir et enrichir ses propositions "si elles vont dans le bon sens". "Nous nous opposerons en dernier ressort", affirme M. Radi pour qui l'opposition est une école de formation des élites, des cadres, des hommes et des femmes d'Etat et de la relève partisane. "Nous sommes passés par là. Nous avons fait nos premières armes dans les rangs de l'opposition".
Dans leurs nouveaux habits d'opposition, les Usfpéistes ont déjà leur principal instrument de travail. Ce sera le groupe parlementaire, a annoncé le leader socialiste. "C'est au Parlement que la bataille se passera".
Dans les travées parlementaires, l'USFP rejoindra-t-il le PAM et le RNI, ces deux formations qui ont fait elles aussi le choix de l'opposition ? "La coordination se fait dans le cadre d'une majorité pas de l'opposition", répond un Abdelouahed Radi qui s'interdit de distribuer de bons et de mauvais points aux partis. "A l'USFP, nous sommes profondément démocrates. Nous ne sommes pas des tribunaux pour juger les uns et les autres".