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Et c’est avec une grande pudeur et une impression du devoir accompli que Abdelkader Badaoui s’est quelque peu éclipsé, pour ne pas dire retiré, laissant la place aux jeunes dont ses propres enfants qui ont été bercés par l’art et le théâtre. C’est le cas de Hasna, Karima et Mouhcine qui, après des études approfondies, ont repris le flambeau et fait honneur à leur père et mentor. C’est le cas de Karima qui a choisi de prendre le taureau par les cornes, en allant en Egypte suivre des cours à l’Académie des arts du Caire. Aujourd’hui, elle a réussi à gagner plus d’assurance et une certaine notoriété au Pays des Pharaons, là justement où il est très difficile de s’imposer étant donné l’activité artistique soutenue. Le mérite est d’autant plus grand lorsqu’on prend en considération la diffusion au niveau arabe des productions égyptiennes. Mouhcine Badaoui a opté, lui, pour la mise en scène et la conception de projets audiovisuels. Hasna semble plus imbue de théâtre et elle en a des atouts comme on a dû le constater dans ses rôles.
Tel père tels enfants, dirions-nous avec beaucoup de fierté. En effet, Abdelkader Badaoui, même en quittant définitivement la scène artistique, nous aurait légué des artistes de grande qualité, des artistes complets et accomplis.
Certes, les temps ont changé et le pays bouge. La scène artistique semble être aujourd’hui plus disposée à accueillir de nouveaux talents aux niveaux du théâtre, du cinéma et de la télévision. Révolues sont ces années de traversée du désert et de vaches maigres.
Et comme l’a si bien dit Karima Badaoui, « le Maroc connaît un essor louable. » Et d’appeler les cinéastes marocains à « prendre en considération les efforts de ces jeunes talents émergents, notamment ceux qui résident au Moyen-Orient, pour donner un nouveau souffle au septième art au Maroc. Après tout, la réussite au Maroc a un goût différent des autres consécrations. »
Abdelkader Badaoui a donc de quoi être fier en tant qu’homme de théâtre et père. Dramaturge, il a formé des générations entières et posé les jalons d’un théâtre de proximité, proche des gens et de leurs soucis et préoccupations. Son apport n’est pas reconnu uniquement au Maroc. Il l’a été aussi par l’Unesco qui lui a rendu un vibrant hommage lors d’une réception organisée en Egypte aux côtés d’artistes de plusieurs pays, en guise de reconnaissance de leur dévouement et sacrifices. Père, il a parfaitement rempli son devoir non seulement en assurant à ses enfants une éducation et une formation de qualité mais aussi en donnant à la scène artistique trois professionnels à même d’apporter une nouvelle conception et un sang nouveau au théâtre, au cinéma et à la télévision.
Il est dommage qu’à la télévision, on ait tendance, semble-t-il, à oublier la troupe Badaoui et le théâtre en général. Le théâtre au Maroc n’est pas mort, il est seulement en pleine mutation. Il devrait être accompagné et encouragé par la télévision comme par le passé.
Légende: La famille Badaoui, pour la pérennité d’un théâtre de qualité