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Or, M. Benkirane nous a servi un plat de baratin. Un speech, tout simplement.
Pas de chiffres. Pas de chantiers précis de réforme. Pas de planning de travail. Bref, tous les éléments rudimentaires d’un programme gouvernemental digne de ce nom y ont complètement fait défaut !
Il a un peu trop parlé de la mise en œuvre de la nouvelle Constitution. Et là un petit éclaircissement s’impose : les travaux du chantier constitutionnel se sont terminés le jour où les Marocains ont majoritairement dit O.K pour le texte. Ce qui reste à faire, ce n’est pas autre chose que la mise en conformité de quelques lois à la nouvelle Constitution. A cet égard, il n’est pas inutile de rappeler que cette mise en conformité relève du travail routinier du Secrétariat général du gouvernement. En faire le centre de l’action gouvernementale, c’est passer à côté des attentes légitimes de toutes les composantes de la société peu importe leurs statuts, leurs niveaux intellectuels ou leurs revenus!
Certes, le réaménagement constitutionnel revêt une importance primordiale dans la réforme globale de l’Etat, ce qui est déjà fait, en grande partie.
Mais ceux qui se font immoler dans la rue, ceux qui mettent en vente des organes vitaux de leurs corps aux entrées des hôpitaux, ceux qui vieillissent dans les salles d’attente faute de médecins et de médicaments, ceux qui travaillent 14 heures par jour rémunérés au-dessous du minimum légal, ceux dont les gamins font des dizaines de kilomètres pour retrouver un banc d’école, ceux qui bardés de diplômes, préfèrent partir à l’étranger car le pays ne leur inspire plus confiance, ceux qui refusent de rentrer au bled pour ne pas se faire tabasser par les forces de l’ordre dans le quartier du Parlement, ceux…. Tous ces gens-là ont besoin d’être rassurés non par des promesses, mais par un plan d’action réaliste et audacieux, en même temps !
Peut-on ainsi dire que M. Benkirane s’est dérobé à ses engagements envers ses électeurs ? Sans doute, car on est très loin des chiffres énoncés par le programme électoral sur la base duquel les électeurs lui ont donné une majorité relative. Aussi, en revenant sur lesdits engagements, le chef du gouvernement ne devrait-il pas être considéré comme étant l’auteur d’une grosse «arnaque politique » puisqu’il a utilisé des chiffres irréalisables, juste pour draguer presque deux millions d’électeurs ? Dans les pays démocratiques, ce genre de comportement est strictement prohibé non seulement dans la pratique politique mais aussi dans le domaine des affaires et des marchés financiers !
Par ailleurs, étant apparemment conscient de la fragilité de son soi-disant programme, le chef du gouvernement a sollicité la tenue d’un Conseil des ministres afin de se prononcer sur ce dernier, et ce dans le but d’obtenir une légitimité capable de dissuader psychologiquement les parlementaires.
Loin de moi est l’idée de dresser un procès contre l’actuel chef du gouvernement. Ce qui m’intéresse avant tout, c’est d’abord de montrer qu’avec le populisme et le simplisme, on ne peut pas faire des politiques publiques, et ensuite d’interroger un comportement ainsi que des faits concrets qui risquent de battre en brèche les acquis du processus démocratique et d’approfondir davantage la crise sociale. Voilà, tout !