Abdelhamid Jmahri discute de l'agenda des réformes devant la Chabiba à Settat : “L’USFP a été le pionnier de la nouvelle ère de réformes”


R.A
Lundi 15 Novembre 2010

Abdelhamid Jmahri discute de l'agenda des réformes devant la Chabiba à Settat : “L’USFP a été le pionnier de la nouvelle ère de réformes”
Devant la Chabiba Ittihadia de Settat, Abdelhamid Jmahri, membre du Bureau politique de l'USFP, a présenté, la semaine dernière, l'agenda des réformes, qui s'impose de plus en plus, et le rôle de l'USFP ainsi que d'autres questions structurantes. S’appuyant sur l'analyse du parti lors du huitième congrès, Jmahri a souligné que la logique politique adoptée par le Maroc en 1998 avait donné naissance à un dynamisme à travers le gouvernement d'alternance. Mais, selon lui, «cette alternance est arrivée au seuil d'un accrochage politique, ou ce qu'on appelle la chute du dynamisme. Et c'est en 2007 qu'il s'est avéré que les Marocains avaient perdu confiance en les institutions. Ce qui a induit, selon lui, au retrait de plus de 10 millions d'électeurs du cercle politique». Par ailleurs, Jmahri a ouvert les parenthèses pour rappeler que les Marocains avaient voté en masse en 2002, mais ils étaient déçus suite à la nomination d'un Premier ministre qui n’était pas issu du parti majoritaire. «Un constat qui explique l'échec de la mobilisation dans les années suivantes. Ainsi, l'avenir politique du Maroc et la stabilité de ses institutions étaient mises en question», dit-il. «L'arrivée du nouveau-né, le PAM, visait à résoudre les problèmes et à redonner confiance aux électeurs mais il s'est vite transformé lui-même en un sérieux problème. Surtout que les théoriciens de ce parti se sont basés sur la plate-forme des années 50 tout en négligeant la marocanisation qui a créé l'anarchie et donné naissance à une classe politique et économique bien connues», argumente Jmahri.
Et d'ajouter : «Face à cette réalité, une nouvelle ère des réformes, dont l'USFP était le pionnier, s'est imposée. Surtout que l'expérience des dix années au sein du gouvernement nous a permis de découvrir la présence d'institutions parallèles qui, avec le temps, ont acquis une légitimité plus que les institutions reconnues». Dans ce sens, «l'USFP s'était adressé à toutes les forces nationalistes et a soumis à S.M le Roi un mémorandum. Le parti avait espéré que ledit document serait signé par toutes les forces nationalistes mais l'Istiqlal avait une autre vision des choses. Il avait demandé le report de cette initiative jusqu'après les élections de 2012», explique Jmahri avant d'affirmer que «les retombées des élections locales s'étendent sur les cinq années à venir. C'est pourquoi nous ne pouvions plus attendre».
Qui sont alors les présumés alliés de l'USFP avec qui il pourrait appeler à la réforme qu'il réclame? Aux yeux du membre du Bureau politique, en plus de l'institution Royale, il y a bien sûr la Koutla, la gauche et les forces islamiques et étrangères. «Ces dernières, notamment l'Europe, avaient posé des conditions bien précises pour soutenir le Maroc dans sa campagne de réformes. Ce qui n'est plus le cas depuis 2005 vu la position avancée du Maroc chez la communauté européenne», soutient Jmahri. Celui-ci met en relief un autre point fondamental dans les nouvelles relations entre le Maroc et l'Europe : «L'acteur étranger ne jouit plus de sa force de pression et d'influence du passé, notamment les Etats-Unis qui, depuis les événements du 11 septembre 2001, ont ouvert un vaste chantier de réformes au Moyen-Orient (Grand Moyen-Orient) semblables dans leurs grandes lignes à celles lancées au Maroc».    
Concernant le facteur interne, Jmahri a mis l'accent sur l'effort fourni par l'institution Royale qui a réalisé plusieurs chantiers, tels que le Code de la famille et la problématique des langues ainsi que plusieurs réformes liées à la restructuration de l'économie nationale. Ceci dit, poursuit-il, il existe bien un acteur principal qui adopte un projet moderniste et réformateur. Mais ce dernier reste pour lui structurel et ne favorise pas le dynamisme de la transition.
Parlant de la Koutla démocratique, le membre du Bureau politique a précisé que celle-ci a une approche pointue des réformes constitutionnelles et institutionnelles. «Elle aurait même sa propre manière de traduire cette approche malgré l'influence négative de l'exercice du pouvoir qu'elle assume. Sans oublier le conflit politique entre l'USFP et l'Istiqlal, cet autre facteur qui a affaibli la Koutla», reconnaît Jmhari qui trouve que les problèmes de la Koutla «n'empêchent guère  la gauche d’être toujours une force civile et militante bien présente au sein de la société marocaine surtout en tant que force électorale. Et ce, malgré la dispersion de ses rangs. Ce qui a donné plus de chances au PJD d’occuper le vide provoqué par le recul de la gauche de certaines positions, notamment auprès de la classe moyenne». Ce parti avait, d'après lui, «une priorité, lors de son dernier congrès, c’est de normaliser sa présence politique. Plusieurs secousses ont poussé ses dirigeants à chercher à chaque fois à normaliser leurs relations avec les autres partis. Mais quand le PJD opte pour la réforme, il le fait loin du contexte de la modernité et des valeurs universelles».
Le cadre Usfpéiste a profité de l'occasion pour définir les positions des différentes catégories d'islamistes : «Les salafistes accusent la société et le régime d'infidélité sans envie de réforme. D'autres, notamment Al Adl Wa Al Ihsan, jettent l’anathène sur le régime et adoptent la voie et les préceptes du Prophète».   
Dans ce bocal politique, Abdelhamid Jmahri s'interroge : «Avec qui l'USFP peut-il entrer en coalition pour appliquer son agenda de réformes et dans quel contexte?». Rappelons que l'USFP a entamé depuis son huitième congrès un grand dialogue ouvert avec toutes les comporantes politiques sur les réformes. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle il a adressé au Souverain son mémorandum qui porte, entre autres, sur la régionalisation, la réforme de la justice, l'amazighité. Sans oublier la réforme du Code électoral, la loi sur les partis, le phénomène du nomadisme politique, le mode de scution et la restauration de la confiance des électeurs.


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