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Dans ce cadre, il a révélé que près de 1500 Marocains ont rallié le groupe terroriste Daech et qu’« entre 200 et 240 » d’entre eux sont retournés au Maroc.
« Pourquoi il y a tant de Marocains dans les rangs de Daech ? ». A cette question d’El Pais, Abdelhak El Khayam a répondu laconiquement : « On ne va pas occulter les chiffres. Il y a beaucoup plus de Tunisiens et de Français ».
Il a affirmé que le profil des jihadistes marocains a connu des transformations au fil des ans. « Avant l’apparition de Daech, ce sont les leaders salafistes qui les endoctrinaient. Aujourd’hui, le phénomène a changé et il est devenu global. L’Internet a joué un rôle important dans l’accroissement de la radicalisation. Une personne n’a pas besoin d’assister à une réunion pour se radicaliser, il lui suffit de se connecter à Internet pour le faire. Daech fait sa propagande via le Net et c’est à travers ce canal qu’il a pu embrigader la majorité des jihadistes de la région ».
Abdelhak El Khayam a précisé, en substance, qu’« il s’agit d’un changement de profil, de tactique, et de stratégie d’organisation. Les jeunes qui se radicalisent via les réseaux sociaux sont disposés à faire le jihad ».
Ce changement de profil, de stratégie et de tactique a nécessité, par ricochet, un changement dans la stratégie de l’Etat marocain pour faire face au danger terroriste. Dans cet esprit, le directeur du BCIJ a mis en exergue l’expérience nationale en la matière. Le Maroc a adopté des lois qui permettent aux services de sécurité de mener des opérations préventives. Il a, de même, renforcé l’échange d’informations avec les services de sécurité étrangers et il s’est aussi investi dans la lutte contre la précarité et la pauvreté tout en procédant à la réforme du champ religieux.
Les opérations préventives, menées dans le cadre de la loi, ont permis, selon lui, de démanteler la plupart des cellules terroristes qui voulaient opérer dans le pays. Les lois ont également facilité « le travail anticipatif » des forces de sécurité qui ont, de la sorte, avorté des projets d’attentats terroristes au Maroc. « Il ne suffit pas de se rendre en Syrie pour recevoir un entraînement paramilitaire avant de retourner au pays pour faire le jihad », a affirmé Abdelhak El Khayam.
Il a, par ailleurs, souligné que cette technique est utilisée dans d’autres pays comme la France et la Belgique. « Je crois, a expliqué le patron du FBI marocain, que tous les pays doivent se doter de lois incriminant le fait de rallier les groupes jihadistes. Il n’y a pas d’autre moyen. Les jeunes qui ont commis les attentats de Paris étaient en Syrie et ils sont retournés dans leur propre pays sans être arrêtés ni avoir subi d’interrogatoires. Ceux qui ont commis les attentats en Belgique étaient aussi en Syrie, mais ils n’ont pas été interrogés à leur retour. En 2008, nous avions démantelé une cellule et avions alerté les services belges sur l’existence d’une pépinière jihadiste en Belgique ». « Mais elles n’ont pas donné suite à notre alerte », a-t-il déploré. Par contre, il s’est félicité du travail accompli par les services secrets espagnols en matière de lutte contre le jihadisme qui a permis le démantèlement de plusieurs cellules terroristes ou d’embrigadement des jihadistes. Il a aussi mis en relief l’«excellente » coopération entre Rabat et Madrid. Laquelle a conduit au démantèlement de cellules terroristes aussi bien en Espagne qu’au Maroc.
Il convient de rappeler que le directeur du BCIJ est en visite en Espagne à l’invitation de la Fondation de la culture arabe.