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La «cellule» démantelée dans ce cadre comprenait 18 membres dont «trois ayant des antécédents judiciaires dans des affaires liées au terrorisme». A sa tête un certain Abdessamad Ejjoud, 25 ans, marchand ambulant considéré comme «l'émir du groupe».
«Il a déjà purgé une peine car il voulait rejoindre les foyers de tension en 2014», précise-t-il en faisant référence aux zones qu'a un temps contrôlées l'EI en Irak et en Syrie.
Après avoir bénéficié «d'une réduction de peine», Abdessamad Ejjoud est «resté fidèle à ses idées extrémistes», déclare le patron du BCIJ. Il a «constitué une sorte de cellule qui discutait de la façon de mener une action terroriste à l'intérieur du Royaume», a-t-il poursuivi.
C'est lui que l'on voit parler dans une vidéo tournée une semaine avant le meurtre, dans laquelle les quatre suspects directs prêtent allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l'EI, avec en arrière-plan un drapeau de cette organisation confectionné à la main.
Mais «les membres de cette cellule n'ont eu aucun contact avec les opérationnels de Daech dans les foyers de tension, que ce soit en Syrie, en Irak ou en Libye, malgré la vidéo d'allégeance» au chef du groupe ultra-radical, explique le patron du BCIJ.
«Nous avons affaire à une idéologie véhiculée par les organisations terroristes. Les moyens technologiques aident à diffuser cette idéologie et n'importe qui sous l'influence de cette idéologie peut passer à l'acte», dit-il.
Vivant dans la précarité dans la région de Marrakech et issus de milieux modestes, les quatre suspects directs du meurtre avaient ainsi adopté «ce credo jihadiste», a poursuivi Abdelhak El Khayam.
Abdessamad Ejjoud était marchand ambulant, Abderrahim Khayali, 33 ans, travaillait comme plombier, Younes Ouaziyad, 27 ans, comme menuisier et Rachid Afatti, 33 ans, comme marchand ambulant. Ces deux derniers étaient présents aux côtés du chef du groupe lors du double meurtre, selon les enquêteurs.
Cependant, note le directeur général du Bureau central des investigations judiciaires, les auteurs présumés «n'avaient pas préparé leur action (...)».
«Ils s'étaient mis d'accord sous l'influence de leur émir pour mener une action terroriste à l'intérieur du Royaume visant ou les services de sécurité ou des touristes étrangers», a noté Abdelhak El Khayam.
«Ils sont partis dans la région d'Imlil parce qu'elle est fréquentée par des étrangers».
Deux jours après leur arrivée, ils ont vu les deux touristes installées dans une zone isolée et ils «se sont mis d'accord pour passer à l'acte», a-t-il poursuivi.
Depuis un attentat à la bombe qui avait fait 17 morts à Marrakech en 2011, le Maroc avait été épargné par les attaques jihadistes.
Selon Abdelhak El Khayam, «185 cellules ont été démantelées» depuis 2012 et (...) l'Etat marocain a entrepris une série de mesures pour réhabiliter» les personnes arrêtées.
«Les origines de cet extrémisme doivent être combattues, à savoir la précarité, l'analphabétisme et l'ignorance», a précisé le patron du BCIJ.