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Annoncée depuis plusieurs mois, la nouvelle stratégie nationale lancée vendredi dernier par le ministère de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration repose sur trois axes. Primo, la simplification des procédures, à travers, notamment, le renforcement de l’administration électronique et le déploiement de centres d’appels pour permettre aux citoyens d’accéder facilement aux services publics. Secundo, la valorisation du capital humain en vue de réaliser le principe de la gestion par les résultats et l’efficacité de l’administration. Un troisième et dernier axe va porter sur la réorientation des organisations et des structures de l’administration en faisant appel à la déconcentration comme mécanisme pour rapprocher l’administration des citoyens.
Pour Ali Sedjari, professeur des universités et titulaire de la Chaire Unesco des droits de l'Homme à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat-Agdal, le nouveau dispositif correspond bien aux schémas classiques et traditionnels de réforme précédents qui ont débouché sur des résultats mitigés voire limités. « Il ne s’agit pas de stratégies, mais plutôt d’idées fragmentaires et sans cohérence ressassées depuis le rapport établi par le FMI dans les années 80 », nous a-t-il déclaré. Selon lui, l’administration marocaine a été largement étudiée et évaluée sans qu’on parvienne pour autant à établir une nouvelle stratégie en termes de procédures, de normes et de communication.
En d’autres termes, créer une administration capable de mettre en place de nouvelles modalités de gouvernance.
Notre source estime que la mise en place de cette administration est une nécessité imposée non pas uniquement par les dispositions de la nouvelle Constitution appelant à la promotion de la bonne gouvernance et le rapprochement de l’administration des citoyens, mais également par un contexte régional et international de plus en plus mondialisé. « On est face à un processus de réadaptation qui appelle notre capacité à gérer le changement », nous a-t-il lancé. Mais que propose Ali Sedjari ? Tout simplement une réforme articulée en quatre axes. D’abord, la définition d’une nouvelle architecture institutionnelle et, ensuite, l’intégration de la dimension managériale en donnant la priorité à la formation. « Il faut savoir que l’administration a beaucoup évolué depuis les années 60, ce qui exige une révision des règles de gestion, de fonctionnement et d’évaluation ».
La réforme de l’administration passe également, selon notre source, par la moralisation du service public avec la promotion des valeurs de transparence, d'accessibilité et d'égalité de traitement.
La rationalisation de la gestion des biens publics et l'amélioration des circuits de communication avec les usagers par le développement de la culture du dialogue et de l'écoute font également partie intégrante de cette stratégie.
Pourtant, notre interlocuteur a tenu à préciser que la réussite de toute réforme est liée à l’intégration de deux éléments, à savoir la globalité et la durabilité. En d’autres termes, toute nouvelle stratégie doit s’inscrire dans la durée et assurer la participation des différents intervenants dans un cadre de concertation, de proposition et de partage d’expériences.
Ali Sedjari estime, à ce propos, que la réforme est plus qu’urgente puisque c’est le concept même de la démocratie, de la relation entre le citoyen et l’administration et de la gouvernance qui est en jeu. « Le citoyen ne s’identifie plus à ces structures administratives. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir comment établir ce lien en créant un service public garantissant le rendement, la proximité et la communication », s’est-il exclamé. Une question qui résume toute la problématique à laquelle l’administration marocaine se trouve confrontée.