Abbas El Fassi et ses troupes bloquent la formation du gouvernement Benkirane : L’Istiqlal refuse de renoncer au ministère de l’Equipement


Narjis Rerhaye
Mardi 27 Décembre 2011

Abbas El Fassi et ses troupes bloquent la formation du gouvernement Benkirane : L’Istiqlal refuse de renoncer au ministère de l’Equipement
L’Istiqlal fait de la résistance. Abbas El Fassi et sa formation politique  montent  au créneau et menacent même de renoncer à tout portefeuille ministériel si les Istiqlaliens n’obtiennent pas le département de l’Equipement et des Transports.
Dimanche 25 décembre, le comité exécutif de l’Istiqlal a tenu réunion en fin d’après-midi, à Rabat. A l’ordre du jour, le ministère de l’Equipement et des Transports que les islamistes du PJD veulent s’attribuer. Décision en avait été prise, on s’en souvient,  lors de la session extraordinaire du conseil national du Parti justice et développement.
Branle- bas de combat chez les troupes d’Abbas El Fassi : l’équipement est traditionnellement istiqlalien, pas question de le céder à un autre parti, fût-il vainqueur des élections législatives du 25 novembre. Et ce dimanche, le leader de l’Istiqlal et ses pairs du comité exécutif ont été formels. Ils ne se laisseront pas faire et ils l’ont fait savoir au chef de gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane.  Si le département de l’Equipement et des Transports ne tombe pas dans l’escarcelle des Istiqlaliens, ils sont prêts à renoncer à faire partie du gouvernement Benkirane. « Nous nous suffirons  alors du soutien critique, sans assumer de responsabilité gouvernementale », indique un membre du comité exécutif du parti fondé par Allal El Fassi.
Au bout de la réunion du comité exécutif qui a duré près de deux heures, les Istiqlaliens ont décidé de dépêcher, le soir même, deux émissaires au chef de gouvernement désigné. MM Abdelouahad Al Fassi et Soussi ont été en effet mandatés pour signifier à M. Benkirane  la position ferme de leur famille politique: que l’équipement revienne à l’Istiqlal ou c’est le soutien critique !
Surenchère ou chantage politique ? « C’est un peu les deux, sachant que l’Istiqlal est déjà dans la majorité en occupant la présidence de la Chambre des députés. Difficile de faire machine arrière. Les Istiqlaliens font monter les enchères parce que le département de l’Equipement est l’espace par excellence où ce parti travaille pour ses élus. Le gain électoral est incroyable quand on a réglé un problème de route rurale ou  bâti un pont pour relier deux douars. L’impact est énorme et les élus en tirent un maximum de bénéfices. L’Istiqlal en sait quelque chose. C’est pour cela que ce parti ne veut pas céder ce ministère », explique un dirigeant de la majorité. A l’Istiqlal, et sans l’admettre formellement, on ne dit pas autre chose. « Dans le choix des secteurs, le ministère de l’Equipement est la priorité des priorités, » soutiennent les Istiqlaliens, main sur le coeur. C’est dire si l’Istiqlal n’est pas du tout  prêt à lâcher ce département. « Dans le même temps, ce blocage où l’Istiqlal montre les crocs met un écran de fumée sur les problèmes internes du parti, les problèmes relatifs au choix des ministrables par le seul Abbas El Fassi. Tout cela donne un peu de répit au secrétaire général », commente un Istiqlalien en colère.
Jusqu’à lundi matin, c’était toujours le blocage dans la formation de l’Exécutif. Une médiation avait été entreprise la veille par le PPS pour que le PJD et l’Istiqlal trouvent une entente. Sans succès. « Tant que le problème n’est pas réglé entre Benkirane et Abbas El Fassi, il est difficile que nous nous réunissions à quatre », a indiqué à « Libération », un leader de la majorité.
Alors que vendredi soir, les ministres députés ont dûment démissionné de leurs postes de ministre, le chef de gouvernement désigné déclarait, samedi 24 décembre  à la presse, que « l’attribution des portefeuilles devait être tranchée dans un ou deux jours » et  que la composition de son gouvernement serait connue dans les tout prochains jours. C’était compter sans l’Istiqlal, véritable machine à bloquer. « La charte de la majorité a été visiblement signée trop tôt », concluent les esprits chagrins.


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1.Posté par Fadila Boutahar le 27/12/2011 20:19
Le Parti de l'Istiqlal est sorti par la porte pour revenir par la fenêtre. Ce parti est connu pour vouloir squatter le pouvoir par tous les moyens et sa tentative d'exercer ce chantage sur la future formation gouvernementale n'est pas pour étonner si l'on considère qu'il s'est habitué à s'accaparer les meilleurs portefeuilles dans les anciennes formations. Le comble est que le Parti de l'Istiqlal s'est empressé d'imposer l'un de ses membres en la personne de Mr. Karim Ghallab à la tête du Parlement, en dépit de vices de forme et de fond qui ont entaché cette démarche. De surcroit, Mr.Karim Ghallab n'est nullement compatible avec ce poste de président de l'instance législative, non parcequ'il serait incapable de remplir cette mission, mais le fait est que traditionnellement et normalement les parlements dans les démocraties qui se respectent, sont conventionnellement présidés par des personnalités plus ou moins agées, ayant à leur actif des décennies d'expérience et de compétence juridique et politique. Alors comment un jeune technocrate, "jeune premier" dans la vie politique, puisse-t-il être parachuté in extremis à la tête du parlement. En sa qualité de technocrate, hautement qualifié dans son domaine, il aurait mieux servi dans le nouveau gouvernement à la tête d'un département spécialisé, tel que celui de l'Environnement ou celui de l'Habitat ou même celui de l'Equipement où il a donné de bons résultats. Son placement à la tête du parlement est tout simplement un paradoxe de la nouvelle expérience démocratique marocaine.

2.Posté par ELOTHMANI le 28/12/2011 00:51
En lisant le document ci-dessus, j'ai l'impression que rien n'a changé dans notre Maroc depuis les années 1970-80. C'est encore la "MAFIA" politique de l'Istiqlal, des corrompus et de leurs "enfants et petits-fils" qui reprennent ou participent au maintient du pouvoir au Maroc. Comme d'Habitude, rien ne doit changer dans ce pays du Maghreb..... J'ai l'impression que ce groupe de "Ben Kirane, catalogué d'Islamiste sont trop gentilles et sont mal à l'aise pour diriger un pays du tiers monde. Il ne faut pas croire à la rumeur que notre Maroc est un pays développé. C'est UN GRAND MENSONGE. Au Maroc, nous sommes (70% de la population)encore très pauvres et nous faisons partie des pays sans ressources et sans technologies. Nous dépendant encore de l'Europe et de certains pays du Golfe. Nous sommes tous d'accord que ce qui manque à notre chère pays, des cadres INCORUPTIBLES; IMPOSSIBLE DE LES TROUVER AU PAYS A CAUDE DE LA CONJONCTURE. ILS ONT TOUS CHOISI L'EXILE DE DIGNITER DEPUIS L'EPOQUE DE Hassn 2 ... IL FAUT le dire pour que nos "anciens" démons nous quittent. Si non, nous produisons et reproduisons les mêmes schémas depuis que la première vie, opprimer a vue le jour sur ce bout de sable. A quel moment et pour quel siècle nous pensons organiser et fabriquer par nos artistes un monument hisotrique pour notre LIBERTEE A TOUS; Vous, Nous Sommes Tous Enore Prisonier de Nos propres Chaînes....
Les seules "FUGITIFS" sont incapable de liberer notre Maroc, ils faut leur donner des moyens. Un seul moyen. VOTRE CONFIANCE. LES CHERCHEURS qui vivent de l'exile depuis des années = LES CERVEAUX DORMANTS. Mais comment les convaincre de revenir pour servir le pays. Souvent, ces personnes ne cherchent pas l'argent ni le pouvoir et donc, il faut qu'un CABINET SEPECIALISER POUR LES RECRUTER POUR LE BIEN DE NOTRE NATION ou convaincre leur mère de les appeler à revenir au foyer....

3.Posté par ELOTHMANI le 28/12/2011 00:52
Je compte contribuer avec tous mes soeurs et frères marocains à une "reflexion" de notre devenir. Je pense et je crois que le temps nous le permet.
Cordialement, votre frère Driss ELOTHAMNI.

4.Posté par Fadila Boutahar le 28/12/2011 20:08
Hélas, pour acceder aux postes de resonsabilité dans l'administration marocaine, il ne faut surtout pas être compétent. La compétence est le dernier des soucis des décideurs marocains qui préférent composer avec des subordonnés sous qualifiés, pour ne pas les "complexer". Ceux qui ont en fait l'expérience dans l'administration publique marocaine, en savent quelque chose.
Quant au gouvernement "PJD" , il a tout simplement été infiltré par des partis en complète anti-dote avec ses principes et ses orientations, et ce, dans l'objectif non déclaré de le miner par l'intérieur et de le court-circuiter à plus ou mois brève échéance, pour l'empêcher de réaliser les promesses faites à son electorat en particulier et au peuple marocain en général, et par conséquent, éviter qu'il ne soit réélu dans le futur.

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