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Dimanche 25 décembre, le comité exécutif de l’Istiqlal a tenu réunion en fin d’après-midi, à Rabat. A l’ordre du jour, le ministère de l’Equipement et des Transports que les islamistes du PJD veulent s’attribuer. Décision en avait été prise, on s’en souvient, lors de la session extraordinaire du conseil national du Parti justice et développement.
Branle- bas de combat chez les troupes d’Abbas El Fassi : l’équipement est traditionnellement istiqlalien, pas question de le céder à un autre parti, fût-il vainqueur des élections législatives du 25 novembre. Et ce dimanche, le leader de l’Istiqlal et ses pairs du comité exécutif ont été formels. Ils ne se laisseront pas faire et ils l’ont fait savoir au chef de gouvernement désigné, Abdelilah Benkirane. Si le département de l’Equipement et des Transports ne tombe pas dans l’escarcelle des Istiqlaliens, ils sont prêts à renoncer à faire partie du gouvernement Benkirane. « Nous nous suffirons alors du soutien critique, sans assumer de responsabilité gouvernementale », indique un membre du comité exécutif du parti fondé par Allal El Fassi.
Au bout de la réunion du comité exécutif qui a duré près de deux heures, les Istiqlaliens ont décidé de dépêcher, le soir même, deux émissaires au chef de gouvernement désigné. MM Abdelouahad Al Fassi et Soussi ont été en effet mandatés pour signifier à M. Benkirane la position ferme de leur famille politique: que l’équipement revienne à l’Istiqlal ou c’est le soutien critique !
Surenchère ou chantage politique ? « C’est un peu les deux, sachant que l’Istiqlal est déjà dans la majorité en occupant la présidence de la Chambre des députés. Difficile de faire machine arrière. Les Istiqlaliens font monter les enchères parce que le département de l’Equipement est l’espace par excellence où ce parti travaille pour ses élus. Le gain électoral est incroyable quand on a réglé un problème de route rurale ou bâti un pont pour relier deux douars. L’impact est énorme et les élus en tirent un maximum de bénéfices. L’Istiqlal en sait quelque chose. C’est pour cela que ce parti ne veut pas céder ce ministère », explique un dirigeant de la majorité. A l’Istiqlal, et sans l’admettre formellement, on ne dit pas autre chose. « Dans le choix des secteurs, le ministère de l’Equipement est la priorité des priorités, » soutiennent les Istiqlaliens, main sur le coeur. C’est dire si l’Istiqlal n’est pas du tout prêt à lâcher ce département. « Dans le même temps, ce blocage où l’Istiqlal montre les crocs met un écran de fumée sur les problèmes internes du parti, les problèmes relatifs au choix des ministrables par le seul Abbas El Fassi. Tout cela donne un peu de répit au secrétaire général », commente un Istiqlalien en colère.
Jusqu’à lundi matin, c’était toujours le blocage dans la formation de l’Exécutif. Une médiation avait été entreprise la veille par le PPS pour que le PJD et l’Istiqlal trouvent une entente. Sans succès. « Tant que le problème n’est pas réglé entre Benkirane et Abbas El Fassi, il est difficile que nous nous réunissions à quatre », a indiqué à « Libération », un leader de la majorité.
Alors que vendredi soir, les ministres députés ont dûment démissionné de leurs postes de ministre, le chef de gouvernement désigné déclarait, samedi 24 décembre à la presse, que « l’attribution des portefeuilles devait être tranchée dans un ou deux jours » et que la composition de son gouvernement serait connue dans les tout prochains jours. C’était compter sans l’Istiqlal, véritable machine à bloquer. « La charte de la majorité a été visiblement signée trop tôt », concluent les esprits chagrins.